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samedi, 14 septembre 2013

Hollande, Tartarin de carton pâte

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Hollande, Tartarin de carton pâte

par Guy MILLIERE

Ex: http://www.les4verites.com

Lorsque j’ai vu François Hollande emboîter le pas de Barack Obama, puis se mettre en pointe dans les débats concernant une intervention en Syrie, je me suis tout de suite dit que cela allait mal tourner.

J’ai compris, certes, que Hollande soit fasciné par Obama et voie en lui un dirigeant crédible : ils ont en commun une profonde incompétence et une adhésion aux dogmes socialistes, et cela crée des affinités électives.

J’ai pu imaginer une seconde, cela dit, que Hollande avait tiré un minimum de leçons de l’immense monstruosité que fut la folle et sanglante équipée de l’attelage Sarkozy-Obama en Libye, avec les effroyables résultats dont, pudiquement, on ne parle pas dans les grands médias français, mais que tous les services de renseignement occidentaux connaissent.

J’ai pu songer que Hollande éviterait de se laisser entraîner vers l’éventualité d’une équipée du même genre, dans un pays où celle-ci serait plus dangereuse et où le choix n’est plus, depuis longtemps, qu’entre la peste et le choléra – et où s’allier contre la peste, en faisant le lit du choléra, ne peut que conduire au chaos accentué.

J’ai gravement surestimé l’intelligence de Hollande qui, décidément, n’est pas seulement un président inepte en politique intérieure, mais aussi un président catastrophique et crétin en politique étrangère.

Même si Hollande s’est placé en retrait pour tenter de trouver une porte de sortie, et invoque maintenant les Nations Unies et le vote du Congrès américain, une équipée se profile néanmoins. Si elle a lieu, Hollande y restera associé de manière indélébile.

Comme pour la Libye, il n’y aura, le cas échéant, pas de troupes au sol et il y aura une volonté nette de déstabiliser le régime en place. Comme en Libye, une aide sera apportée aux « rebelles ». Comme en Libye, on édulcorera la présence intense parmi ceux-ci de factions djihadistes qui ne valent pas mieux en termes de barbarie que les troupes qui leur font face. Comme en Libye, où nul des géniaux stratèges à l’œuvre n’a pris en compte les dimensions ethniques, nul ne semble prendre en compte les dimensions ethniques et religieuses de la Syrie aujourd’hui.

Mouammar Kadhafi appartenait à une tribu minoritaire de Tripolitaine et gouvernait par alliances de tribus, par l’appui des Touaregs du Fezzan et, de fait, contre les tribus de Cyrénaïque. Il avait fait appel aussi à une population noire venue d’Afrique sub-saharienne. Son renversement a donné libre cours aux exactions des islamistes de Cyrénaïque et a débouché sur des massacres en Tripolitaine, sur des tueries de noirs d’Afrique sub-saharienne, et sur le départ des Touaregs vers le Sahel, avec des armes prises dans les arsenaux de l’ancien régime.

Bachar Al Assad appartient à un groupe minoritaire, les Alaoui­tes, et gouverne en cultivant des liens avec la minorité chrétienne, contre la majorité sunnite. Le renversement de Bachar Al Assad déboucherait sans nul doute sur des massacres d’Ala­ouites et de Chrétiens, et sur la victoire d’islamistes sunnites dominés par les Frères musulmans et la mouvance d’Al Qaïda.

Que Barack Obama soit prêt à aider des islamistes n’est pas étonnant : il a toujours eu un penchant pour les islamistes dès lors qu’ils ne s’appelaient pas Oussama Ben Laden.

Il est absolument navrant que Hollande ait suivi (quand bien même il recule aujourd’hui) et, faute d’avoir des moyens militaires à fournir, se soit placé en position de Tartarin de carton pâte prétendant parler au nom des droits de l’homme, mais agissant, en réalité, en supplétif du pire président de l’histoire des États-Unis.

Qu’aucun autre dirigeant européen n’ait, au-delà de « paroles verbales », suivi Hollande sur ce terrain montre que, même si la plupart des dirigeants européens manquent souvent de courage et de lucidité, ils ne relèvent pas tous de l’asile d’aliénés.

Que des commentateurs osent encore parler du « modèle libyen » pour justifier une éventuelle intervention en Syrie montre qu’ils ont la mémoire courte et le regard biaisé.

Il est vrai que, lorsque les conséquences de l’intervention militaire, si intervention il y a, seront visibles, ils pourront toujours détourner les yeux et cacher les images…

vendredi, 13 septembre 2013

Syrie : confusion, imprudence et ridicule

Syrie : confusion, imprudence et ridicule

 
Ex: http://www.les4verites.com

hollande-valerie-syrie_0.jpgLa politique du gouvernement actuel de la France à l’égard de la Syrie est le prototype même de la confusion, de l’imprudence et d’une absence totale de bon sens.

François Hollande, capitaine de pédalo comme dit le camarade Mélenchon et chef d’un État en faillite où le budget de l’armée est sacrifié au profit de l’immigration afro-musulmane, veut être chef de guerre. Comme son prédécesseur, il veut, sabre au clair et panache socialiste au vent, maîtriser le printemps arabe – c’est-à-dire donner à l’armée française l’ordre de bombarder cet ancien protectorat français qu’est la Syrie.

Le précédent libyen, où l’intervention franco-sarkozyste a créé un chaos indescriptible aggravant la situation dans tout le Sahel africain et dispersant à travers l’Afrique et le Proche-Orient l’arsenal de Kadhafi, n’a pas servi de leçon. François Hollande veut recommencer en Syrie, avec cette circonstance aggravante que la situation, qui implique là-bas les grandes puissances, est extrêmement complexe et dangereuse.

La première question que l’on doit poser lorsque ce type d’intervention est à l’étude est celle-ci : quel est dans cette affaire l’intérêt national ? À cette question, je réponds immédiatement : il n’y a aucun intérêt national à intervenir militairement en Syrie, mais il y a des risques considérables à prendre. Derrière Bachar Al-Assad, nul n’ignore qu’il y a la Russie qui lui fournit tout l’armement nécessaire, l’Iran qui lui envoie tous les effectifs dont il a besoin et la Chine qui lui prodigue tout l’appui diplomatique qu’il peut souhaiter. Ajoutons à cela que de nombreux pays occidentaux, et non des moindres, refusent, arguments à l’appui, de s’engager militairement en Syrie : l’Allemagne, la Grande-Bretagne, l’Italie, la grande majorité des pays anglo-saxons, tous faisant observer que, si l’on se réclame du droit qu’à toute occasion la France veut imposer au monde entier, il convient pour commencer de respecter les règles de l’ONU et d’abord du conseil de sécurité dont la France est un membre permanent. La légalité n’est pas à géométrie variable. C’est ce que le secrétaire des Nations Unies a rappelé déclarant son opposition totale à une intervention armée en Syrie. Le pape, la plus haute autorité morale dans le monde, a lui aussi proclamé son opposition à toute aventure militaire en Syrie. Et, pour compléter cette opposition généralisée, Hermann Van Rompuy, président du conseil de l’UE, a, le 5 septembre, lui aussi, dit qu’il était tout à fait hostile à la politique de François Hollande. Voilà donc le président de la République française seul en Europe contre tous, à brandir les impératifs de l’éthique. « Je vais punir, moi seul, le méchant. » À ce propos, je me permettrai de rappeler que les Occidentaux ont aidé Saddam Hussein à utiliser des gaz toxiques contre les Iraniens en 1988 – « notre ami Saddam Hussein », pour lequel Jacques Chirac nourrissait la plus grande affection ! Je rappelle aussi que, pendant la guerre d’Indochine, Français et Américains ont utilisé surabondamment contre les populations civiles le napalm, qui n’est, dans ses effets, guère différent des gaz toxiques. Alors, de grâce, pour la vertu, Monsieur le Président, soyez discret !

Changeant d’avis tous les jours, donnant l’impression d’une improvisation quotidienne, ne sachant plus comment échapper au piège dans lequel il est tombé faute de jugement, François Hollande en est à laisser dire que des frappes n’auraient nullement pour but de renverser Bachar Al-Assad, ni de contrarier son protecteur, le tsar Vladimir Poutine, laissant entendre aussi que, le jour J, on avertira l’adversaire des objectifs choisis. À l’incohérence, on le voit, on ajoute le ridicule ! Et si, à l’inverse, une bavure se produisait, si le porte-avions Charles De Gaulle était torpillé, si le Hezbollah chiite libanais prenait le pouvoir à Beyrouth, que ferait-on ?

Ce qui est certain, en tout cas, c’est que des frappes auraient pour résultat assuré de faire de nouvelles victimes, comme s’il n’y en avait pas assez, de renforcer la détermination de Bachar Al-Assad et des populations alaouites, druzes, et chrétiennes qui le soutiennent, d’exciter davantage encore les Iraniens et le Hezbollah, de mettre Israël en péril, et de renforcer la volonté toujours présente des musulmans de provoquer, en représailles, de graves attentats – en France de préférence. Il serait bon aussi de tenir compte en priorité du fait que 80 % des rebelles syriens sont affiliés à Al Qaïda, que certains d’entre eux ont déjà proclamé « l’État islamique de Syrie », dans la région d’Alep où la charia est appliquée et que beaucoup de ces djihadistes encagoulés sont, outre des Caucasiens, des Maghrébins venant de France. Est-ce l’intérêt de la France de soutenir ces gens-là, alors que 70 % au moins de l’opinion française est hostile à l’intervention socialiste ?

Quand, enfin, ces princes qui, aujourd’hui sont au pouvoir en France, comprendront-ils que la conduite de l’État exige sérieux et réalisme ? À dire vrai, l’explication non dite de cette politique aventureuse est que François Hollande, et sans doute Obama, cherchent à redorer leur blason terni et à laisser une marque dans l’histoire. C’était aussi le but de Sarkozy en Libye. Il a bien laissé une marque dans l’histoire, mais hélas celle d’un politicien parvenu dépourvu de jugement qui a commis une grave erreur pour aboutir à un grave échec.

François Hollande qui, sauf le respect qu’on lui doit, n’a pas les qualités qu’exige la fonction, prend le même chemin. On n’en pleurerait pas. Le problème est qu’il peut nous jeter dans une aventure désastreuse et qu’il perd dans cette affaire toute crédibilité. Il faut le constater, ces gens-là sont dangereux. Aveuglés par leur idéologie, ils prennent les choses non pour ce qu’elles sont, mais pour ce qu’ils voudraient qu’elles soient. C’est le pire des dérèglements de l’esprit, disait Bossuet.

La sagesse exige de laisser les Arabes et les musulmans à leurs affaires. Depuis que l’indépendance leur a été accordée, ils s’entre-tuent dans un redoutable désordre. Eh bien, lorsqu’ils seront fatigués de s’entre-tuer, de s’entre-égorger, de s’entre-gazer, lorsque les chiites en auront assez de tuer les sunnites et vice versa, l’Occident et en particulier la France pourraient proposer des négociations pour la paix et une réelle démocratie. À cette occasion, on pourrait demander aux djihadistes syriens de bien vouloir libérer les deux journalistes français qu’ils détiennent, parmi d’autres, et de cesser de pratiquer le terrorisme, leur arme favorite qui, depuis si longtemps, tue femmes et enfants.

Une réflexion sur l’avenir de l’Europe

LE LIEU DU RADICAL EUROPEEN

 
Une réflexion sur l’avenir de l’Europe


Michel LHOMME
Ex: http://metamag.fr
La France est en récession. Pour l'année 2012, c'est un taux de croissance nul. Adam Smith avait prédit que les Etats européens finiraient par couler un jour ! C’est peut-être aujourd’hui !  

En Afrique, au contraire, on évoque des taux de croissance de 6% (10% en Ethiopie entre 2005 et 2010). Pour la Caraïbe et l'Amérique latine, le taux de croissance moyen est de 3,2% (Haïti et le Pérou, près de 6%). Le vrai combat mondial, ce n’est donc pas la Syrie mais plus que jamais le partage des richesses : ce n’est plus un combat simplement occidental. La France paie aujourd’hui le modèle de la surconsommation des années 60-70. Elle n’est plus un pays normal car un pays normal ne doit en aucun cas négliger sa production et son industrie. 


Les hommes politiques français ont privilégié depuis des décennies la surconsommation, le surendettement des ménages, une politique de grands centres commerciaux à l’américaine et d’alimentation industrielle. Or, comme le souligne Pierre Rabhi: " la croissance ce n'est pas la solution, c'est le problème". Ne faut-il pas replacer le commerce et l’économie dans un combat mondial géopolitique du partage des richesses. Ce sont les apports alimentaires africains, arabes, indiens, chinois et amérindiens qui ont fait la table de l'Occident (épices, bananes, café, thé, pomme de terre). Or nous sommes encore dans ce système occidental de répartition alimentaire. 

En Afrique et en Outre-mer, à voix basse, on entend très souvent dire qu’après tout le mal causé par le Blanc, il faudrait l'éliminer coûte que coûte. Pourtant, dans le monde, il ne faut pas qu'il n’y ait qu'un seul système. Il est possible de parler de croissance sans pour autant se laisser enfermer dans le seul paradigme occidental. S'il doit y avoir une alternative au système européen, laissons le cours de l'histoire se faire et nous verrons se dessiner une croissance africaine ou une alternative latino-américaine. Là encore, les intellectuels français complètement déphasés semblent se préparer pour la rentrée à défendre le convivialisme. Ils prétendent annoncer que l'économie libérale serait sur le point de rendre l’âme. Ce n’est que l’opinion géo-centrée et hexagonale d’un pays en déclin. Et en raison de cette opinion , on peut applaudir avec Adam Smith et nos amis africains, à la chute probable des vieux Etats européens.

Sur quel système, les échanges entre les pays du monde seront-ils basés demain ? 

L'OMC dans lequel adhèrent tous les pays souverains est toujours prédominant. Si nous remontons dans le temps, les échanges qui se faisaient entre les royaumes africains et les sultanats arabes n'étaient pas basés sur le système occidental de frontières douanières et de taxes : l'Europe n'avait pas encore colonisé l'Afrique et le Moyen-Orient. Idem pour la région Caraïbe ou polynésienne où les peuples circulaient et marchandaient de territoires en territoires sans avoir de passeports, de visas... Puis, la colonisation européenne est passée par là et maintenant au XXIème siècle, le commerce mondial se fait sous les contraintes juridiques occidentales des dites règles du commerce. L'Occident fait partie du monde mais maintenant, avec l’arrivée soudaine au premier plan des pays émergents, cet Occident ne pourra plus dicter ses lois de concurrence. On pourrait très bien imaginer des règles nouvelles d’un autre système commercial avec une alternative au système consumériste.

Avec l'arrivée de pays émergents comme la Chine, le Brésil, l'Inde, la Russie, l'Afrique du Sud, le Nigéria, la carte du monde change. Soucieuse d’égalité, l'Europe se retrouve en grande difficulté économique. Les USA sont obligés de traiter avec des pays qui jadis étaient "persona non grata" car ils ont besoin d’ouvrir leur marché, d’écouler leurs produits d’où l’idée d’accélérer le projet balladurien d’un traité de libre-commerce transatlantique. 

Il faut donc écrire au plus vite un guide de survie économique européen et pour cela poser les bases d’un nouvel espace économique avec les pays émergents, redéfinir les grands espaces du Sud et raisonner en termes de transfert de puissance. Le romancier créole antillais Patrick Chamoiseau écrivait récemment : « nous ne voyons que les ruines et les décombres se préciser autour de nous, mais l’horizon, l’en dehors, l’inconnu, l’inconcevable, nous brûle encore l’esprit… Le lieu est dans cette brûlure ». De quel lieu ?... Du « lieu du radical » précise-t-il, ce qu’un autre grand poète martiniquais, Edouard Glissant appelait « l’écart déterminant ». Chamoiseau ajoute dans cet entretien (Médiapart, 2 mai 2013) : « le poétique est le fondement du politique. Quand le politique s’en éloigne, il sombre dans la gestion ».

Le principal objectif d’une politique économique européenne ne serait-il pas la neutralisation économique américaine? Un tel programme impliquerait la fin du consumérisme et que les Américains soient prêts à abandonner leur leadership mondial. Ce serait l’occasion d’un grand revirement de la politique américaine comme l’a été la naissance du New Deal. Il serait en effet du devoir de l’Europe, de la défense de ses intérêts de susciter dans l’état de dette généralisée des Etats-Unis et surtout de sa probable dislocation interne et civile d’appuyer une telle politique de neutralisation américaine. Il faut donc refuser tout traité trans-atlantique qui ne vise qu’à faire entrer en masse les produits américains dans nos supermarchés. Pour l’Europe, ce serait une chance de sortir de l’impasse où se trouve actuellement la politique de ses Etats. 

Un moment  crucial

Pour la première fois, la volonté de domination américaine se retrouve en raison inverse de sa puissance politique interne et réelle. L’affirmation géo-économique dont elle rêve s’appuie sur une affirmation métaphysique. Or, on ne construit pas les réalités économiques de transformation (cf. Schumpeter) sur des affirmations métaphysiques. Tout manquera dans la culture américaine prochaine, dans les mœurs politiques et sociales du pays pour la rendre effective. On ne maintient pas une hyperpuissance avec des obèses ou des drogués. Et ce malgré tout l’aspect concret de l’affirmation politique américaine : un patriotisme fort, lié en la croyance en une prédestination biblique. Le péril interne américain, péril sociologique explique et justifie le durcissement visible du pouvoir fédéral, de son armature administrative et militaire, de son obsession de la surveillance nationale et internationale, de son orientation de plus en plus totalitaire mais cela ne l’empêchera pas de demeurer prisonnier dans la formation de ses élites des valeurs modernistes et libérales qu’il affiche. Il y a donc pour l’Europe et ses peuples un devoir de résistance. 

Une Amérique antiguerre, une Amérique en révolte ?

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Une Amérique antiguerre, une Amérique en révolte ?

Ex: http://www.dedefensa.org

Bien entendu, la proposition russe de mettre l’arsenal chimique syrien sous contrôle international modifie considérablement la situation générale de la crise syrienne, – ou disons, pour être plus précis, la situation de la crise syrienne elle-même (attaque US ou pas attaque US), et la situation de la crise washingtonienne et même de la “crise du système de l’américanisme” consécutive à l’implication US (attaque ou pas) dans la crise syrienne. Nous observerions que le deuxième volet est au moins autant affecté que le premier, et qu’il pourrait même l’être beaucoup plus. Il faut préciser qu’Obama a accueilli cette proposition, dont il avait discuté la possibilité avec Poutine au G20, avec faveur et sans hésiter ni en délibérer avec ses conseillers, laissant effectivement l’impression qu’il “sautait sur la proposition pour se tirer de la perspective catastrophique d’une défaite majeure au Congrès”.

Ce dernier segment de phrase est une traduction d’une rapide analyse de cette situation par DEBKAFiles, du 10 septembre 2013. Nous choisissons ce point de vue évidemment partisan parce qu’il concerne un aspect crucial de la situation washingtonienne, et US par conséquent. L’analyse, assez courte parce que rédigée dans l’urgence, du site israélien connecté aux services de sécurité israéliens et aussi aux milieux bellicistes-extrémistes US, est intéressante parce qu’elle se préoccupe moins de présenter l’une ou l’autre exclusivité que de fixer une situation, manifestement du point de vue général dont le site est le représentant. Ainsi peut-on admettre qu’elle substantive bien le sentiment, extrêmement désappointé, de l’aile activiste du gouvernement Obama, et du War Party à Washington par extension, et qu’elle le fait clairement, sans les précautions et fioritures, ou sans la rhétorique de circonstance, qu’on trouve dans les milieux et médias US de cette tendance.

Rapportant diverses déclarations d’Obama, qui passait hier soir sur divers réseaux pour des interviews, DEBKAFiles met en évidence ce qui sera retenu comme une certaine duplicité de sa part, qui passe dans ce cas à une dialectique d’apaisement, qui minimise désormais le “danger” syrien, notamment vis-à-vis des USA, qui affirme que la crise syrienne ne peut être résolue militairement – deux affirmations qui démentent le sentiment général du War Party, et éventuellement de certains des conseillers d’Obama. DEBKAFiles affirme, – et c’est sa seule affirmation qui se veut in fine exclusive, – qu’Obama se trouve en contradiction avec ses conseillers Rice (directrice du NSC) et Kerry (secrétaire d’État), qui ne sont pas favorables à la suspension au moins temporaire de la menace d’attaque contre la Syrie.

«US president Barack Obama went against the words of his advisers, Secretary of State John Kerry and National Security Adviser Susan Rice Monday, and offered in TV interviews early Tuesday, Sept. 10, to “absolutely” put on hold military action against Syria, as well as the vote in Congress, if Bashar Assad abandoned chemical weapons. He said he found some positive signs in the Russian proposal [for Assad to hand over his chemical arsenal to international control] and said he was willing to run it to ground in the next few days to see if the Syrian issue can’t be solved without the military option. “I welcome the Russian proposals and we will try and verify them,” he said.

»As for the decision in Congress, which was almost certain to vote down military action, Obama said that too could be put on hold. Because from the start there had been no imminent military threat to the United States, there was still time for “a good deliberation in Congress before a decision.” It would take at least a week or a few weeks before Congress decides, and meanwhile “we can continue to talk to the Russians.”

»“We know the capabilities of the Syrian army and that is no big problem for us,” he said. In answer to a question, Obama admitted he had discussed the Russian proposal with Vladimir Putin last week at St. Petersburg (where they talked for 20 minutes on the G20 summit sidelines). He suggested then that the Syrian issue be approached in two stages: First, dispose of the chemical weapons problem, then move on to other issues of the Syrian conflict. Obama said he still believed the Syrian problem could not be solved militarily and would do everything to put the political discussions on the fast track.

»Most Washington observers were critical of this latest Obama flip-flop, saying they received the impression from the interviews that the president had seized on the Russian proposal as a means of extricating himself from a major defeat in Congress.»

• Tout cela, avec bien entendu la proposition russe, intervient dans un climat de dégradation accélérée de la position d’Obama à Washington. La proposition russe repoussant le cas du vote du Congrès au second plan, les jugements ne sont plus tenus par des obligations tactiques et rendent un ton général résumé par le propos de DEBKAFiles, selon lequel Obama allait vers “une défaite majeure au Congrès”, qui aurait été évidemment un coup terrible porté à sa position politique. La perspective d’une destitution avait été à nouveau évoquée (avant la proposition russe), devant la probabilité, sinon la certitude d’une défaite écrasante d’Obama au Congrès, suivie malgré tout d’une attaque ponctuelle contre la Syrie, ceci et cela conduisant justement à cette procédure de destitution. C’est le cas de Wester Griffin Tarpley, le 9 septembre 2013 pour PressTV.ir : «The big danger is that Congress will say ‘no’ [to an Obama war authorization on Syria] and then Obama will proceed to bomb. If he does, he will be impeached for sure...»

• Ce week-end et hier, le sentiment, notamment par le biais des sondages, reflète une poussée extrêmement significative de la pression populaire, aux USA, contre l’attaque. Non seulement ce sentiment met en cause l’idée de l’attaque contre la Syrie, mais également, – et c’est un fait nouveau, – la capacité de leadership d’Obama et sa politique étrangère en général. Il s’agit d’un mouvement qui semble avoir une très puissante substance, qui est perçu comme tel dans tous les cas et c’est ce qui compte, et qui est en train de se renforcer très rapidement malgré les pressions de communication d’Obama et de ses alliés en la circonstance, – dans tous les cas dans la phase d’avant la proposition russe, mais celle-ci ne devant nullement arrêter ce mouvement, au contraire. Il y a d’abord un sondage commenté et une enquête informative de McClatchy, le 9 septembre 2013.

«When President Barack Obama addresses the nation Tuesday in his bid for airstrikes against Syria, he will confront the most unfriendly political landscape of his presidency, one where opposition knows no boundaries and Democrats, Republicans, whites, blacks, Hispanics, old, young, men and women all are deeply skeptical of the mission.

»A solid majority of voters opposes airstrikes and wants Congress to reject Obama’s request for approval, according to a new McClatchy-Marist poll. A majority thinks he does not have a clear idea of what he’s doing with Syria. The ranks of Americans who approve of the way he’s handling foreign policy has dropped to the lowest level since he assumed office. And an overwhelming majority insists he stand down should Congress vote no. “Clearly this president needs to be very persuasive Tuesday,” said Lee Miringoff, director of the Marist Institute for Public Opinion in New York, which conducted the poll...»

Dans le même sens, et montrant ainsi combien ce mouvement de renforcement très rapide de l’opposition populaire est confirmé, il y a une enquête de l’institut PEW du 9 septembre 2013, présentée par USA Today le même 9 septembre 2013...

«By more than 2-1, 63%-28%, those surveyed Wednesday through Sunday say they are against U.S. military action against the Syrian regime for its reported use of chemical weapons against civilians. In the past week, support has declined by a percentage point and opposition has swelled by 15 points, compared with a previous Pew Research poll.

»As President Obama prepares to address the nation Tuesday, he can see damage the issue is doing to his own standing. He gets the lowest ratings of his presidency on handling foreign policy, and Americans by 2-1 disapprove of his handling of the situation in Syria. His overall approval rating has sagged to 44%-49%, the first time it has fallen into negative territory in well over a year. “This is a signal moment,” says political scientist Larry Jacobs of the University of Minnesota. ”On the one side is the kind of leadership of an historic order. On the other side is a fairly deep doubting about American power — and the power of this president.”»

• Un élément plus général s’impose également, qui est l’évolution très rapide du parti républicain (même au-delà de son aile libertarienne) vers une position antiguerre et isolationniste, chose impensable il y a encore deux ans et depuis plus d’un demi-siècle. On le sait, il s’agit d’un fait majeur de la situation politique washingtonienne, qui se développe sous la pression de mieux en mieux organisée, et de plus en plus renforcée par de nouvelles participation, du courant libertarien populiste, s’appuyant sur une alliance non seulement “objective” mais coordonnée d’une faction progressiste-populiste importante du parti démocrate. Ce courant est perçu comme structuré et efficace depuis la fin juillet (voir le vote sur la NSA, le 26 juillet 2013). Ce n’est plus un phénomène marginal, comme on avait tendance à le considérer dans le cadre de la communication-Système qui défend sa politique-Système ainsi directement mise en cause, mais bien le moteur central d’une évolution qui semble désormais toucher tout le parti républicain (le GOP), alors qu’une partie des démocrates y est également sensible. McClatchy fait (le 9 septembre 2013) un rapport sur cet événement politique qui a été accéléré et mis à jour par l’actuelle extension washingtonienne de la crise syrienne.

«The Republican Party may be turning anti-war.

»Some of the shift is driven by visceral distrust of President Barack Obama, who is the one proposing military strikes against Syria. Some is driven by remorse and lessons learned from the Iraq war. And some is fed by the isolationist and libertarian strains of the grassroots tea party movement. Plenty of Republicans, including key congressional leaders, support Obama’s push for military action against the Syrian regime for allegedly using chemical weapons. But among constituents, rank-and-file members of Congress and many influential voices in the party’s echo chamber, the trend is decidedly anti-war. “There is a growing isolationist movement within our own party,” said John Weaver, an Austin, Texas-based Republican consultant.

»The party’s popularity surged in the late 1940s partly because of its unrelenting stance against communism. Republicans nominated World War II hero Gen. Dwight D. Eisenhower as its 1952 presidential candidate and he won two terms. Ronald Reagan’s presidency is still revered by supporters for his tough talk against the Soviet Union, and in his 2005 inaugural address, President George W. Bush redefined America’s international mission.

»Now, that’s changing.

Quel bouleversement à la veille de 9/11 ?

... Ainsi semble-t-il bien que l’on se trouve à un tournant de la situation politique washingtonienne en crise, et la proposition russe sur le chimique a de fortes chances d’accélérer ce tournant, bien plus que de le bloquer. Certes, la proposition russe semble avoir de très grandes chances de modifier le cours du processus menant à une attaque US en Syrie, quoiqu’il n’y ait encore rien d’assuré à ce propos. (Voir sur Antiwar.com du 10 septembre 2013 des détails sur l’accueil fait à cette proposition, avec des interférences dans l’administration, accroissant la sensation d’un gouvernement en grand désarroi.) Mais la proposition a également pour effet, et surtout pour les développements de la situation washingtonienne, d’interférer dans un autre processus, qui a pris à notre avis une importance plus grande que l’attaque en Syrie, qui est le processus d’affrontement à Washington, et de dégradation de la position du président Obama. Évidemment, on est tenté de rejoindre le constat de DEBKAFiles, sur un Obama saisissant la proposition russe comme une bouée de sauvetage, et, par conséquent, sauter à la conclusion que la Russie a sauvé le président Obama. Cette conclusion-là, si elle n’est pas fausse, est peut-être précipitée pour le terme et, surtout, elle est incomplète.

D’une part, le débat continue, et si le Sénat a pour sa part repoussé sine die son vote sur la question de l’attaque, il n’en reste pas moins que le Congrès poursuit son travail sur le sujet et qu’on continue à se compter, et qu’au Sénat, justement, l’opposition à un texte autorisant l’attaque grandit (voir Antiwar.com le 10 septembre 2013). Tous ces événements ont conduit d’ailleurs à la perception désormais générale qu’Obama aurait perdu, ou a perdu sa bataille pour obtenir le soutien du Congrès, – et cette perception, même si un vote ne la sanctionne pas, implique pour l’évaluation des positions qu’Obama est de toutes les façons battu et vaincu dans cette affaire, et son pouvoir réduit à mesure. (Cela vaut d’ailleurs, dans des conditions différentes, pour certains membres de son cabinet : les super-neocons Susan Rice et Samantha Powers, et John Kerry qui a déchaîné une dialectique si outrancièrement anti-Assad qu’il lui sera difficile de revenir sans dégâts collatéraux pour lui-même à un langage plus mesuré.)

Au-delà, et pour ce qui concerne les mouvements de fond, les diverses nouvelles données ci-dessus indiquent que cette crise a déclenché une formidable dynamique, antiguerre, non-interventionniste voire neo-isolationniste, qui doit immédiatement interférer dans la politique courante et devrait s’institutionnaliser lors des élections de novembre 2014 (cela, si l’on a l’audace de faire de la prospective à si long terme dans une époque où les bouleversements mettent quelques jours pour s’affirmer). Certains en sont même à affirmer que le changement est tel que même la puissance du lobby israélien AIPAC est d’ores et déjà considérablement réduite. (Tarpley, déjà cité : «I think we’re going to find that [the AIPAC] influence has fallen fast and that they’ve chosen a battle that they’re destined to lose. They are trading on the basis of victories that are now several decades in the past. No matter what their power might be, they are running into a buzz saw. That buzz saw is the fact that the American people are not just sick of war but disgusted by war.») Répétons-le, ce fait-là, du surgissement d’une telle dynamique antiguerre aux USA, est de très loin le plus important de toute cette séquence crisique, bien plus que la situation en Syrie et au Moyen-Orient.

Il reste à voir quelle va être la réaction du War Party, qui est aux abois et qui devrait avoir désormais la sensation de se battre pour sa survie. Il dispose encore d’énormes moyens médiatiques et de communication, y compris bien sûr l’AIPAC lui-même, et il devrait avoir le réflexe de se radicaliser encore plus, sa survie passant par une tentative de provoquer malgré tout, par un moyen ou l’autre, de l’action d’influence à l’un ou l’autre false flag ou provocation dont il a le secret déjà pas mal éventé, une brutale nouvelle aggravation de la situation en Syrie passant par une relance des perspectives d’attaque de la Syrie. (Après tout, la proposition russe laisse Assad et son régime intacts, ce qui éloigne d’autant le War Party, – et les extrémistes du bloc BAO, d’ailleurs, et l’Arabie de Prince Bandar, et les rebelles, etc., – du but principal, regime change et liquidation d’Assad.) Cette perspective probable d’une résistance éventuellement forcenée du War Party renforce l’idée que rien n’est évidemment fini, surtout à Washington, ce qui, au contraire, devrait continuer à alimenter la dynamique antiguerre en l’institutionnalisant de facto.

Quant à la Russie, elle a manœuvré classiquement, selon sa politique ferme et principielle qui est de rechercher la stabilisation, si nécessaire en venant à l’aide d’un président US en difficulté, – ce qui va aussi dans le sens d’un but de stabilisation. (C’est une habitude héritée du temps de l’URSS : le meilleur et le plus fidèle soutien de Nixon pendant la crise du Watergate fut certainement le Premier Secrétaire du PC de l’URSS Brejnev, jusqu’à des gestes personnels lorsque Brejnev invita Nixon pour un court séjour dans sa villa de Crimée, pour le sortir du tourbillon washingtonien. L’ambassadeur de l’URSS à Washington Dobrynine écrivit dans ses mémoires que l’entente entre les deux hommes était telle dans cette période que, dans certaines circonstances qui ne se concrétisèrent jamais, Brejnev aurait été prêt à envisager de lancer en URSS, avec le soutien de Nixon, un processus réformiste de type gorbatchévien qui aurait permis d’établir une entente profonde entre l’URSS et les USA. Là aussi, la stabilisation du pouvoir US était une nécessité.) Considérée dans les conditions initiales qu’on connaît, l’initiative russe apparaît comme un succès qui ne peut que profiter au statut de la Russie, tout en ménageant Assad, qui a “approuvé” la proposition russe. Sur le terme pourtant, il n’est nullement assuré que, même dans le meilleur des cas, l'événement ait assuré quoi que ce soit. La “stabilisation” d’Obama dans ces conditions, si elle se confirme, pourrait bien se révéler très vite un leurre, car le président est nécessairement “stabilisé” dans une position de faiblesse extrême, jusqu’au paradoxe que la “stabilisation” elle-même, grâce à la Russie, l’affaiblit dans la mesure où elle dépend d’un pouvoir extérieur, et celui de Poutine en plus ! Cela, alors qu’on a vu que les autres dynamiques washingtoniennes en cours devraient se poursuivre, accentuant cet affaiblissement. Quant à la Syrie, comme on le devine, tout reste possible ... D’autre part, dira-t-on à ce point, que pouvaient et que peuvent faire de mieux les Russes ? Justement, cette question à la réponse évidente (“rien d’autre”, certes) mesure les limites des relations internationales dans leur dynamique actuelle, dont tous les acteurs n’ont pas encore compris, ou simplement admis, ou plus simplement encore accepté quand ils l’ont compris, que le véritable enjeu de la crise qui les secoue (ces relations internationales), – dito, la crise d’effondrement du Système, – n’y est absolument pas pris en compte pour ce qu’il est.

Et tout cela, de survenir à la veille de l’anniversaire sacré de 9/11 ...

Rassegna Stampa (sett. 2013)

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Rassegna Stampa: articoli in primo piano (sett. 2013)

 

 



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Intervention en Syrie : la recherche d'un prétexte à tout prix

La recherche d'un prétexte à tout prix...

par Eric Dénécé

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous une excellente analyse d'Eric Dénécé, spécialiste des questions de renseignement et ancien analyste Secrétariat Général de la Défense Nationale, qui anime depuis quelques années les travaux du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R). Eric Dénécé a récemment publié La face cachée des « révolutions » arabes (Ellipses, 2012) et Les services de renseignement français sont-ils nuls ? (Ellipse, 2012).

 

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Intervention en Syrie : la recherche d'un prétexte à tout prix

La coalition réunissant les Etats-Unis, le Royaume Uni, la France, la Turquie, l'Arabie saoudite et le Qatar vient de franchir un nouveau pas dans sa volonté d'intervenir en Syrie afin de renverser le régime de Bachar El-Assad. Utilisant ses énormes moyens de communication, elle vient de lancer une vaste campagne d'intoxication de l'opinion internationale afin de la convaincre que Damas a utilisé l'arme chimique contre son peuple, commettant ainsi un véritable crime contre l'humanité et méritant  « d'être puni ».

Aucune preuve sérieuse n'a été présentée à l'appui de ces affirmations. Au contraire, de nombreux éléments conduisent à penser que ce sont les rebelles qui ont utilisé ces armes. Ces mensonges médiatiques et politiques ne sont que des prétextes. Ils rappellent les tristes souvenirs du Kosovo (1999), d'Irak (2003) et de Libye (2010) et ont pour but de justifier une  intervention militaire afin de renverser un régime laïque, jugé hostile par les Etats-Unis  - car allié de l'Iran et ennemi d'Israël - et impie par les monarchies wahhabites d'Arabie saoudite et du Qatar. Il est particulièrement affligeant de voir la France participer à une telle mascarade.

La falsification des faits

Depuis deux ans, des informations très contradictoires et souvent fausses parviennent en Europe sur ce qui se passe actuellement en Syrie. Il est ainsi difficile de comprendre quelle est la situation exacte dans ce pays. Certes, le régime syrien n'est pas un modèle démocratique, mais tout est mis en œuvre par ses adversaires afin de noircir le tableau, dans le but d'assurer le soutien de l'opinion internationale à l'opposition extérieure et de justifier les mesures prises à son encontre, dans l'espoir d'accélérer sa chute.

Cette falsification des faits dissimule systématiquement à l'opinion mondiale les éléments favorables au régime :

- le soutien qu'une grande partie de la population syrienne - principalement les sunnites modérés et les minorités (chrétiens, druzes, chiites, kurdes) - continue d'apporter à Bachar El-Assad, car elle préfère de loin le régime actuel - parfois par défaut - au chaos et à l'instauration de l'islam radical ;

- le fait que l'opposition intérieure, historique et démocratique, a clairement fait le choix d'une transition négociée et qu'elle est, de ce fait, ignorée par les pays occidentaux ;

- la solidité militaire du régime : aucune défection majeure n'a été observée dans l'armée, les services de sécurité, l'administration et le corps diplomatique et Damas est toujours capable d'organiser des manœuvres militaires majeures ;

- son large soutien international. L'alliance avec la Russie, la Chine, l'Iran et le Hezbollah libanais ne s'est pas fissurée et la majorité des Etats du monde s'est déclarée opposée à des frappes militaires, apportant son soutien total aux deux membres permanents du Conseil de Sécurité de l'ONU - Russie et Chine - qui ont clairement indiqué qu'ils n'autoriseraient pas une action armée contre la Syrie. Rappelons également que le régime syrien n'a été à ce jour l'objet d'aucune condamnation internationale formelle et demeure à la tête d'un Etat membre à part entière de la communauté internationale ;

- le refus délibéré des Occidentaux, de leurs alliés et de la rébellion de parvenir à une solution négociée. En effet, tout a été fait pour radicaliser les positions des ultras de Damas en posant comme préalable le départ sans condition du président Bachar.

Au contraire, l'opposition extérieure, dont on cherche à nous faire croire qu'elle est LA solution, ne dispose d'aucune légitimité et demeure très éloignée des idéaux démocratiques qu'elle prétend promouvoir, en raison de ses options idéologiques très influencées par l'islam radical.

De plus, la rébellion syrienne est fragmentée entre :

- une opposition politique extérieure groupée autour des Frères musulmans, essentiellement contrôlée par le Qatar et la Turquie ;

- une « Armée syrienne libre » (ASL), composée d'officiers et d'hommes de troupe qui ont déserté vers la Turquie et qui se trouvent, pour la plupart, consignés dans des camps militaires faute d'avoir donné des gages d'islamisme suffisants au parti islamiste turc AKP. Son action militaire est insignifiante ;

- des combattants étrangers, salafistes, qui constituent sa frange la plus active et la plus violente, financés et soutenus par les Occidentaux, la Turquie, le Qatar et l'Arabie saoudite.

Ainsi, la Syrie connaît, depuis deux ans, une situation de guerre civile et des affrontements sans merci. Comme dans tous les conflits, les victimes collatérales des combats sont nombreuses, ainsi que les atrocités. Toutefois, les grands médias internationaux qui donnent le ton - qui appartiennent tous aux pays hostiles à la Syrie - cherchent à donner l'impression que les exactions, massacres et meurtres sont exclusivement le fait du régime et de son armée.

Si certaines milices fidèles au régime ont commis des exactions, cela ne saurait en aucun cas dissimuler les innombrables crimes de guerre qui sont chaque jour, depuis deux, ans l'œuvre de la rébellion, et dont sont victimes la population syrienne fidèle au régime, les minorités religieuses et les forces de sécurité. Ce fait est systématique passé sous silence. Pire, les nombreux actes de barbarie des djihadistes soutenus par l'Occident, la Turquie et les monarchies wahhabites sont même souvent attribués au régime lui-même, pour le décrédibiliser davantage.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), principale source des médias sur les victimes de la « répression », est une structure totalement inféodée à la rébellion, crée par les Frères musulmans à Londres. Les informations qu'il diffuse relèvent de la pure propagande et n'ont donc aucune valeur ni objectivité. S'y référer est erroné et illustre l'ignorance crasse ou de la désinformation délibérée des médias.

Enfin, face à ce Mainstream médiatique tentant de faire croire que le Bien est du côté de la rébellion et de ses alliés afin d'emporter l'adhésion de l'opinion, toute tentative de vouloir rétablir un minimum d'objectivité au sujet de ce conflit est immédiatement assimilée à la défense du régime.

Les objectifs véritables d'une intervention en Syrie

Dès lors, on est en droit de s'interroger sur les raisons réelles de cet acharnement contre Bachar Al-Assad et d'en rechercher les enjeux inavoués. Il en existe au moins trois :

- casser l'alliance de la Syrie avec l'Iran ; le dossier iranien conditionne largement la gestion internationale de la crise syrienne. En effet, depuis trois décennies, Damas est l'allié de l'Iran, pays phare de « l'axe du mal » décrété par Washington, que les Américains cherchent à affaiblir par tous les moyens, tant en raison de son programme nucléaire, de son soutien au Hezbollah libanais, que de son influence régionale grandissante ;

- rompre « l'axe chiite » qui relie Damas, Bagdad, Téhéran et le Hezbollah, qui est une source de profonde inquiétude pour les monarchies du Golfe qui sont, ne l'oublions pas, des régimes autocratiques et qui abritent d'importantes minorités chiites. Ainsi, Ryad et Doha ont désigné le régime iranien comme l'ennemi à abattre. Elles veulent la chute du régime syrien anti-wahhabite et pro-russe, afin de transformer la Syrie en base arrière pour reconquérir l'Irak - majoritairement chiite - et déstabiliser l'Iran. Elles cherchent aussi à liquider le Hezbollah libanais. En cela, leur agenda se confond avec celui de Washington ;

- détruire les fondements de l'Etat-nation laïc syrien pour le remplacer par un régime islamiste. Cela signifie livrer Damas aux forces wahhabites et salafistes favorables aux pétromonarchies du Golfe, ce qui signifie l'éclatement du pays en plusieurs entités en guerre entre elles ou, pire, l'asservissement voire le massacre des minorités non sunnites.

Ces objectifs non avoués n'ont pas été jusqu'ici atteints et ne le seront pas tant qu'existera le soutien sino-russe et tant que l'axe Damas-Téhéran ne se disloquera pas.

Le faux prétexte des armes chimiques

Face à la résistance de l'Etat syrien et de ses soutiens, la coalition américano-wahhabite a décidé d'employer les grands moyens afin de faire basculer l'opinion et de justifier une intervention militaire : accuser Damas de recourir aux armes chimiques contre sa propre population.

Une première tentative a été entreprise en avril dernier. Malheureusement, l'enquête des inspecteurs de l'ONU a révélé que l'usage d'armes chimiques était le fait de la rébellion. Ce rapport n'allant pas dans le sens que souhaitait la coalition américano-wahhabite, il a été immédiatement enterré. Seul le courage de Carla del Ponte a permis de révéler le pot aux roses. Notons cependant que les « médias qui donnent le ton » se sont empressés de ne pas lui accorder l'accès à leur antenne et que cette enquête a été largement passée sous silence.

Les événements du 21 août dernier semblent clairement relever de la même logique. Une nouvelle fois, de nombreux éléments conduisent à penser qu'il s'agit d'un montage total, d'une nouvelle campagne de grande envergure pour déstabiliser le régime :

- le bombardement a eu lieu dans la banlieue de Damas, à quelques kilomètres du palais présidentiel. Or, nous savons tous que les gaz sont volatils et auraient pu atteindre celui-ci. L'armée syrienne n'aurait jamais fait cela sauf à vouloir liquider son président !

- les vecteurs utilisés, présentés par la presse, ne ressemblent à aucun missile en service dans l'armée syrienne, ni même à aucun modèle connu. Cela pourrait confirmer leur origine artisanale, donc terroriste ;

- de plus, des inspecteurs de l'ONU étaient alors présents à Damas et disposaient des moyens d'enquête adéquats pour confondre immédiatement le régime ;

- les vidéos présentées ne prouvent rien, certaines sont même de grossières mises en scène ;

- enfin, le régime, qui reconquiert peu à peu les zones tenues par la rébellion, savait pertinemment que l'emploi d'armes chimiques était une « ligne rouge » à ne pas franchir, car cela déclencherait immédiatement une intervention militaire occidentale. Dès lors, pourquoi aurait-il pris in tel risque ?

Aucune preuve sérieuse n'a été présentée à l'appui la « culpabilité » de l'armée syrienne. Au contraire, tout conduit à penser que ce sont les rebelles qui ont utilisé ces armes, car contrairement à ce qui est avancé par la note déclassifiée publiée par le gouvernement français, les capacités chimiques des terroristes sont avérées :

- en Irak (d'où proviennent une partie des djihadistes de la rébellion syrienne), les autorités ont démantelé début juin 2013 une cellule d'Al-Qaida qui préparait des armes chimiques. Trois laboratoires ont été trouvés à Bagdad et dans ses environs avec des produits précurseurs et des modes opératoires de fabrication de gaz sarin et moutarde ;

- en Syrie, le Front Al-Nosra est suspecté avoir lancé des attaques au chlore en mars 2013 qui auraient causé la mort de 26 Syriens dont 16 militaires ;

- pour sa part, Al-Qaida a procédé en 2007 une douzaine d'attaques du même type à Bagdad et dans les provinces d'Anbar et de Diyala, ce qui a causé la mort de 32 Irakiens et en a blessé 600 autres. En 2002, des vidéos montrant des expérimentations d'armes chimiques sur des chiens ont été trouvées dans le camp de Darunta, près de la ville de Jalalabad, en Afghanistan.

Les errements de la politique étrangère française

A l'occasion cet imbroglio politico-médiatique dans lequel ses intérêts stratégiques ne sont pas en jeu, le gouvernement français mène une politique incompréhensible pour nos concitoyens comme pour l'étranger.

Depuis deux ans, la France, par le biais de ses services spéciaux, - comme d'ailleurs les Américains, les Britanniques et les Turcs - entraîne les rebelles syriens et leur fournit une assistance logistique et technique, laissant l'Arabie saoudite et le Qatar les approvisionner en armes et en munitions.

Ainsi, la situation syrienne place la France devant ses contradictions. Nous luttons contre les djihadistes au Mali, après les avoir aidés à prendre le pouvoir à Tripoli - en raison de l'intervention inconsidérée de l'OTAN en Libye, en 2011, dans laquelle Paris a joué un rôle clé - et continuons de les soutenir en Syrie, en dépit du bon sens. Certes le régime de Bachar Al-Assad n'est pas un modèle de démocratie et il servait clairement les intérêts de la minorité alaouite, mais il est infiniment plus « libéral » que les monarchies wahhabites : la Syrie est un Etat laïque où la liberté religieuse existe et où le statut de la femme est respecté. De plus, il convient de rappeler que Damas a participé activement à la lutte contre Al-Qaïda depuis 2002. Pourtant, nous continuons d'être alliés à l'Arabie saoudite et au Qatar, deux Etats parmi les plus réactionnaires du monde arabo-musulman, qui, après avoir engendré et appuyé Ben Laden, soutiennent les groupes salafistes partout dans le monde, y compris dans nos banlieues. Certes, notre soutien aux agendas saoudien et qatari se nourrit sans nul doute de l'espoir de quelques contrats d'armement ou pétroliers, ou de prêts financiers pour résoudre une crise que nos gouvernants semblent incapables de juguler.

Une question mérite donc d'être posée : la France a-t-elle encore une politique étrangère ou fait-elle celle du Qatar, de l'Arabie saoudite et des Etats-Unis ? Depuis la présidence de Nicolas Sarkozy la France aligne ses positions internationales sur celles des Etats-Unis et a perdu, de ce fait, l'énorme capital de sympathie que la politique du général de Gaulle - non ingérence dans les affaires intérieures des Etats et défense du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes - lui avait constitué.

Si les élections de mai 2012 ont amené un nouveau président, la politique étrangère n'a pas changé. En fait, nous observons depuis plusieurs années la conversion progressive d'une partie des élites françaises  - de droite comme de gauche - aux thèses néoconservatrices américaines : supériorité de l'Occident, néocolonialisme, ordre moral, apologie de l'emploi de la force ...

Surtout, un fait nouveau doit être mis en lumière : la tentative maladroite des plus hautes autorités de l'Etat de manipuler la production des services de renseignement afin d'influer sur l'opinion publique et de provoquer un vote favorable des parlementaires. Ce type de manœuvre avait été conduit par Washington et Londres afin de justifier l'invasion de l'Irak en 2003, avant d'être dénoncé. Onze ans plus tard, le gouvernement recourt au même artifice grossier et éculé pour justifier ses choix diplomatiques et militaires. Compte tenu de la faiblesse des arguments présentés dans la note gouvernementale - qui n'est pas, rappelons-le, une note des services -, celle-ci ne sera d'aucune influence sur la presse et l'opinion. En revanche, par sa présentation, elle contribue à décrédibiliser le travail des services de renseignement, manipulés à leur insu dans cette affaire.

Le mépris des politiques français à l'égard des services est connu. Est-ce un hasard si cette affaire survient alors que l'actuel ministre des Affaires étrangères est celui-là même qui, en 1985, alors qu'il était chef du gouvernement, a fort élégamment « ouvert le parapluie », clamant son absence de responsabilité à l'occasion de l'affaire du Rainbow Warrior ?

Une chose au moins est sûre : une remise à plat de notre position à l'égard de la Syrie et de notre politique étrangère s'impose, car « errare humanum est, perseverare diabolicum ».

Eric Dénécé (Centre français de recherche sur le renseignement, 6 septembre 2013)

jeudi, 12 septembre 2013

Alexander Dugin on Syria and the New Cold War

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Alexander Dugin on Syria and the New Cold War

Alternative Right

An interview with Alexander Dugin on the Syrian crisis.

 

Prof. Dugin, the world faces right now in Syria the biggest international crisis since the downfall of the Eastern Block in 1989/90. Washington and Moscow find themselves in a proxy-confrontation on the Syrian battleground. Is this a new situation?

Dugin: We have to see the struggle for geopolitical power as the old conflict of land power represented by Russia and sea power represented by the USA and its NATO partners. This is not a new phenomenon; it is the continuation of the old geopolitical and geostrategic struggle. The 1990s was the time of the great defeat of the land power represented by the USSR. Mikhail Gorbachev refused the continuation of this struggle. This was a kind of treason and resignation in front of the unipolar world. But with President Vladimir Putin in the early years of this decade, came a reactivation of the geopolitical identity of Russia as a land power. This was the beginning of a new kind of competition between sea power and land power.

How did this reactivation start?

Dugin: It started with the second Chechen war (1999-2009). Russia by that time was under pressure by Chechen terrorist attacks and the possible separatism of the northern Caucasus. Putin had to realize all the West, including the USA and the European Union, took sides with the Chechen separatists and Islamic terrorists fighting against the Russian army. This is the same plot we witness today in Syria or recently in Libya. The West gave the Chechen guerrillas support, and this was the moment of revelation of the new conflict between land power and sea power. With Putin, land power reaffirmed itself. The second moment of revelation was in August 2008, when the Georgian pro-Western Saakashvili regime attacked Zchinwali in South Ossetia. The war between Russia and Georgia was the second moment of revelation.

Is the Syrian crisis now the third moment of revelation?

Dugin: Exactly. Maybe it is even the final one, because now all is at stake. If Washington doesn´t intervene and instead accepts the position of Russia and China, this would be the end of the USA as a kind of unique superpower. This is the reason why I think Obama will go far in Syria. But if Russia steps aside and accepts the US-American intervention and if Moscow eventually betrays Bashar al-Assad, this would mean immediately a very hard blow to the Russian political identity. This would signify the great defeat of the land power. After this, the attack on Iran would follow and also on northern Caucasus. Among the separatist powers in the northern Caucasus there are many individuals who are supported by the Anglo-American, Israeli and Saudi powers. If Syria falls, they will start immediately the war in Russia, our country. Meaning: Putin cannot step aside; he cannot give up Assad, because this would mean the geopolitical suicide of Russia. Maybe we are right now in the major crisis of modern geopolitical history.

So right now both dominant world powers, USA and Russia, are in a struggle about their future existence…

Dugin: Indeed. At the moment there is no any other possible solution. We cannot find any compromise. In this situation there is no solution which would satisfy both sides. We know this from other conflicts, such as the Armenian-Azeri or the Israeli-Palestinian conflict. It is impossible to find a solution for both sides. We witness the same now in Syria, but on a bigger scale. The war is the only way to make a reality check.

Why?

Dugin: We have to imagine this conflict as a type of card game like Poker. The players have the possibility to hide their capacities, to make all kinds of psychological tricks, but when the war begins all cards are in. We are now witnessing the moment of the end of the card game, before the cards are thrown on the table. This is a very serious moment, because the place as a world power is at stake. If America succeeds, it could grant itself for some time an absolutely dominant position. This will be the continuation of unipolarity and US-American global liberalism. This would be a very important moment because until now the USA hasn´t been able to make its dominance stable, but the moment they win that war, they will. But if the West loses the third battle (the first one was the Chechen war, the second was the Georgian war), this would be the end of the USA and its dominance. So we see: neither USA nor Russia can resign from that situation. It is simply not possible for both not to react.

Why does US-president Barrack Obama hesitate with his aggression against Syria? Why did he appeal the decision to the US-Congress? Why does he ask for permission that he doesn´t need for his attack?

Dugin: We shouldn´t make the mistake and start doing psychological analyses about Obama. The main war is taking place right now behind the scenes. And this war is raging around Vladimir Putin. He is under great pressure from pro-American, pro-Israeli, liberal functionaries around the Russian president. They try to convince him to step aside. The situation in Russia is completely different to the situation in USA. One individual, Vladimir Putin, and the large majority of the Russian population which supports him are on one side, and the people around Putin are the Fifth column of the West. This means that Putin is alone. He has the population with him, but not the political elite. So we have to see the step of the Obama administration asking the Congress as a kind of waiting game. They try to put pressure on Putin. They use all their networks in the Russian political elite to influence Putin´s decision. This is the invisible war which is going on right now.

Is this a new phenomenon?

Dugin: (laughs) Not at all! It is the modern form of the archaic tribes trying to influence the chieftain of the enemy by loud noise, cries and war drums. They beat themselves on the chest to impose fear on the enemy. I think the attempts of the US to influence Putin are a modern form of this psychological warfare before the real battle starts. The US-Administration will try to win this war without the Russian opponent on the field. For this they have to convince Putin to stay out. They have many instruments to do so.

But again: What about the position of Barrack Obama?

Dugin: I think all those personal aspects on the American side are less important than on the Russian side. In Russia one person decides now about war and peace. In the USA Obama is more a type of bureaucratic administrator. Obama is much more predictable. He is not acting on his behalf; he simply follows the middle line of US-American foreign politics. We have to realize that Obama doesn´t decide anything at all. He is merely the figurehead of a political system that makes the really important decisions. The political elite makes the decisions, Obama follows the scenario written for him. To say it clearly, Obama is nothing, Putin is everything.

You said Vladimir Putin has the majority of the Russian population on his side. But now it is peace time. Would they also support him in a war in Syria?

Dugin: This is a very good question. First of all, Putin would lose much of his support if he does not react on a Western intervention in Syria. His position would be weakened by stepping aside. The people who support Putin do this because they want to support a strong leader. If he doesn´t react and steps aside because of the US pressure, it will be considered by the majority of the population as a personal defeat for Putin. So you see it is much more Putin´s war than Obama´s war. But if he intervenes in Syria he will face two problems: Russian society wants to be a strong world power, but it is not ready to pay the expenses. When the extent of these costs becomes clear, this could cause a kind of shock to the population. The second problem is what I mentioned already, that the majority of the political elite are pro-Western. They would immediately oppose the war and start their propaganda by criticizing the decisions of Putin. This could provoke an inner crisis. I think Putin is aware of these two problems.

When you say the Russians might be shocked by the costs of such a war, isn´t there a danger that they might not support Putin because of that?

Dugin: I don´t think so. Our people are very heroic. Let us look back in history. Our people were never ready to enter a war, but if they did, they won that war despite the costs and sacrifices. Look at the Napoleonic wars or World War II. We Russians lost many battles, but eventually won those wars. So we are never prepared, but we always win.

Syrie : le gaz dans la bataille

 

Trois minutes pour comprendre

Syrie : le gaz dans la bataille

Syrie : Hollande et le double désaveu

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Syrie : Hollande et le double désaveu

 
Isolé au niveau international et désavoué par l’opinion publique

Jean Bonnevey et Raoul Fougax
Ex: http://metamag.fr

Décidément  la pré campagne de Syrie tourne au désastre politique pour le président français. Le matamore tricolore et la va-t-en guerre démocratique se retrouve isolé et désavoué. Isolé sur le plan international et désavoué par son opinion publique.

Les dirigeants des vingt plus grandes puissances se sont retrouvés à Saint-Petersbourg, jeudi 5 septembre, pour le premier dîner d'un G20 à l'agenda bouleversé par la Syrie. Après plusieurs jours d'échanges à distance, la tension est encore montée d'un cran entre François Hollande et Barack Obama d'un côté – qui accusent le régime de Bachar Al-Assad d'avoir tué des centaines de civils avec des armes chimiques et plaident pour une intervention militaire –  et le président russe, Vladimir Poutine, de l'autre, qui maintient son veto.
 
François Hollande n’avait  qu'un seul objectif: rallier «la coalition la plus large possible» de pays en faveur d'une intervention punitive en Syrie, aux côtés des Américains. «Nous comptons sur le soutien des Européens et des pays arabes», assurait l'entourage du chef de l'État.

C’est raté. Cela a même tourné au camouflet malgré un accord diplomatique de façade. « Les Européens se sont prononcés, à Vilnius, pour une «réponse claire et forte» à l'attaque chimique du 21 août, sans aller jusqu'à soutenir les frappes militaires souhaitées par Paris et Washington. Mais la France et l'Allemagne, jusqu'ici sur des bords opposés, ont fait les concessions nécessaires pour sortir de l'ornière » reconnait Le Figaro. Qu'est ce qu'une "réponse claire et forte" ? François Hollande était pourtant demandeur d'un accord sur des frappes contre la Syrie.

Membre du G20, représentant les 28 états membres de l'Union Européenne, le président du Conseil européen, Herman Van Rompu, flanqué du président de la Commission José Manuel Barroso a clairement rejeté l'usage de la force en Syrie. «Il n'y a pas de solution militaire au conflit en Syrie» a-t-il déclaré à Saint-Petersbourg, «seule une solution politique peut arrêter les massacres, les violations de droits de l'homme et la destruction de la Syrie».

Le président de l'UE a calqué sa position sur celle d'Angela Merkel, hostile aux frappes en Syrie, comme 70 % des Allemands, et favorable à une «solution politique dans le cadre de l'ONU».

Les Français eux ne sont plus loin du rejet allemand

Près des deux tiers des Français sont opposés à une intervention militaire internationale en Syrie en représailles à l'usage d'armes chimiques par le régime de Bachar el-Assad contre ses opposants, selon un sondage IFOP pour Le Figaro. Sur 972 personnes interrogées entre mardi et vendredi, 64 % se déclarent hostiles à une telle intervention, contre 36 % d'un avis contraire, ce qui constitue un renversement de l'opinion publique française sur cette question.
 
Début août, 55 % des personnes interrogées par l’IFOP pour le site internet Atlantico étaient favorables à ce type d'action. Le pourcentage de personnes hostiles à une intervention militaire internationale en Syrie est même désormais légèrement supérieur en France à ce qu'il est en Allemagne (63 %). 

Quant à une participation éventuelle de la France à une telle action, les Français interrogés sont massivement contre : 68 %, soit neuf points de plus qu'il y a un mois. "Voilà qui ne va pas simplifier la tâche de François Hollande", commente l'IFOP. "Alors que l'isolement du président de la République grandit sur le dossier syrien, il est désormais lâché par son opinion publique."
François hollande a commencé d’ailleurs un prudent repli stratégique.

La France n'attendra pas seulement l'issue du vote du Congrès américain, prévu «jeudi ou vendredi prochain » pour intervenir en Syrie. François Hollande attendra le rapport des inspecteurs de l'ONU sur l'utilisation des armes chimiques dans l'attaque du 21 août. «Après seulement, je m'adresserai à la nation pour faire connaître ma décision», a déclaré le chef de l'État à l'issue du sommet de Saint-Petersbourg. Il était urgent d’agir, il est maintenant urgent d’attendre. En effet la France est incapable d’agir seule. Les beaux discours n’y changent rien, ni sur la condamnation d’armes chimiques défi aux conventions internationales  ni l’amalgame douteux avec Oradour sur Glane.

Le président a parlé trop tôt pour se présenter en  leader moral de la coalition du bien. Mais il n’avait pas prévu que la coalition du bien puisse tourner mal.

L’Occidente allo sbando, l’Occidente ha paura

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L’Occidente allo sbando, l’Occidente ha paura

Mr. Obama se ne faccia una ragione: il declino dell’ “Impero” è cominciato

Fabrizio Fiorini

Ex: http://www.rinascita.eu

Il diritto, interno o internazionale, scritto o consuetudinario, derivante che sia da leggi o trattati, ha nella sua stessa natura la possibilità di essere mutato, abrogato, riformulato, dimenticato, addirittura violato. Se non si fossero cancellate norme, soppresse costituzioni, denunciati trattati, se non vi fossero mai stati questi sovrani atti squisitamente politici, la società umana sarebbe rimasta innaturalmente ferma, immobile, prima di quel dinamismo sociale che la sua essenza storica ha materializzato sotto forma di stravolgimenti sociali, passaggi epocali, rivoluzioni.


Oggi, nell’Occidente dell’ipocrisia e del “dirittumanismo” non è più così. Il diritto resta, immutabile, cristallizzato, divinizzato. Protetto da vecchie cariatidi degli ordinamenti tardo-novecenteschi, da un insopportabile moralismo gauchiste, dalla supponenza indotta di aver finalmente conseguito il migliore dei mondi realizzabili, l’eden della politica e delle relazioni internazionali.


Ma il mondo non aspetta il diritto: in meglio o in peggio che sia, cambia. Non solo: la forza del diritto, nei tempi correnti, si indebolisce, contestualmente al tracollo dell’autorità e della forza delle fucine in cui questo era forgiato, gli Stati,  a vantaggio di poteri più forti ma sovranazionali, a-statali, apolidi. E allora il diritto, legato a schemi oramai preesistenti, viene semplicemente ignorato, relegato all’oblio.


Gli Stati Uniti, lo stato sionista, la Nato, l’Occidente in genere, in ispecie nel campo dei rapporti internazionali, dettano la linea di questa nuova a-giuridica. Sintetizzare in queste poche righe le violazioni del diritto internazionale da loro commesse nel corso degli ultimi decenni è non solo tecnicamente impossibile ma – considerando la “naturalezza” del loro spregio di norme che ad altri impongono con la forza – sarebbe quantomeno grottesco.
Serva, quale unico esempio, quello della guerra alla Jugoslavia del 1999 in cui la Nato trascurò di rispettare non solo una mezza dozzina di principi sanciti dal diritto internazionale ma addirittura ignorò il suo stesso statuto che all’articolo 5 prevede l’utilizzo della forza militare in caso di attacco a una delle nazioni componenti l’Alleanza; eventualità che, chiaramente, era estranea agli eventi balcanici del 1999.


Appurato che per l’Occidente, e segnatamente per gli Usa, per i sionisti, per la Nato, per la Gran Bretagna (e per la rediviva Francia) non rientra nei bisogni primari il rispetto delle disposizioni di legge (figurarsi della volontà popolare) per la messa in atto di imprese belliche e di operazioni armate in qualunque modo camuffate, risulta altamente indicativa l’inversione di rotta di questi mesi, contestualmente alla crisi siriana.


La Gran Bretagna ha abbandonato l’opzione militare in conseguenza di un voto parlamentare ostile. Negli Stati Uniti, per settimane e fino a l’altro ieri, si è parlato di “decisione del Congresso”. Stessa cosa, pur in tono minore, a Parigi. In tutti gli altri Stati satellite del libero Occidente, dall’Italia a Saint Kitts e Nevis, il coro era unanime: aspettiamo l’Onu, sentiamo cosa dice l’Onu, mai senza l’Onu. Proprio quello stesso Onu che era considerato un inutile carrozzone, era vilipeso e deriso ogniqualvolta avesse preso, fino alla guerra all’Iraq del 2003, una pur timida posizione avversa alla fregola bellica USraeliana.
Cosa si cela dietro questo inaspettato “ritorno al diritto”? Un repentino rinsavimento? Una “primavera americana”? No: la paura. Quella paura tipica di che all’improvviso esce dal suo autoreferenziale stordimento e si rende conto di essere stato messo all’angolo. Barack Obama, solo poche settimane or sono, era ancora spavaldo affermando con convinzione: “in Siria faremo come in Kosovo”. Non pensava, il tapino (forse i suoi consiglieri dell’Aipac lo tenevano all’oscuro),  che dal 1999 il mondo è cambiato, e non poco.


La “forza della ragione”, rivelatasi nel corso dei decenni poco efficace per fronteggiare la pervasiva aggressività americana, ha finalmente lasciato il posto alle “ragioni della forza”. Alla sana forza, alla rinascita e al potenziamento di Stati (pensiamo all’Iran, alla Russia, alla stessa Siria ma non solo) capaci di mettere un argine alla nuova “dottrina Monroe” applicata su scala planetaria; che hanno dimostrato che non è la “dottrina della pace” a essere vincente, ma la decisa e forte contrapposizione, l’unica “musica” che entra nelle orecchie di Washington.

 
Per la prima volta nella storia recente, gli Usa si fermano.  Non riescono a celare la loro frustrazione e il loro ridimensionamento neanche alla stampa più allineata, anche gli amici di vecchia data si fanno da parte. Addirittura il ministro Bonino tentenna, il che è tutto dire.
Mr. Obama se ne faccia una ragione: il declino dell’ “Impero” è cominciato. I popoli della terra potranno tirare un sospiro di sollievo, ma non si facciano troppe illusioni: la bestia ferita è capace di tutto.  E Tel Aviv, vedendo i suoi protettori indebolirsi, potrebbe fare di peggio.
 

11 Settembre 2013 12:00:00 - http://www.rinascita.eu/index.php?action=news&id=22363

mercredi, 11 septembre 2013

Ten Reasons Why America Does Not Need to Go to War Over Syria

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Ten Reasons Why America Does Not Need to Go to War Over Syria

 

By John Whitehead

Ex: http://www.attackthesystem.com

Every gun that is made, every warship launched, every rocket signifies, in the final sense, a theft from those who hunger and are not fed, from those who are cold and are not clothed. The world in arms is not spending money alone. It is spending the sweat of its laborers, the genius of its scientists, the hopes of its children. ~ Dwight D. Eisenhower

For once, I would love to hear a government official reject a call to war because it is immoral; because we have greater needs here at home that require our attention and our funds; because we’re already $1 trillion poorer due to these endless, mindless wars; because America should not be policing the world; because we refuse to enrich the military industrial complex while impoverishing our nation; because endless wars will never result in peace; because we have meddled enough in foreign policy in the Middle East and cannot risk any further blowback; because we’re sick and tired of fomenting civil wars in far-flung places; because we’re not going to assist rebel fighters in overthrowing a foreign government, only to later unseat those same forces when they can’t be controlled; because using the overused fear tactic about “weapons of mass destruction” doesn’t carry much weight anymore; because the only “compelling national security interest” right now is taking back control of our run-away government; because in the words of Jean-Paul Sartre, “When the rich wage war, it’s the poor who die”; because while there may be causes worth dying for, there are none worth killing for; because Gandhi was right when he asked “What difference does it make to the dead, the orphans and the homeless, whether the mad destruction is wrought under the name of totalitarianism or in the holy name of liberty or democracy?”; because all war is a crime; and because there are never any winners in war, only losers.

Instead, we hear the same sorry lines about “national security interests,” “the costs of doing nothing” and “show[ing] the world that America keeps our commitments” trotted out by those who have either been bought out by the defense industry or are so far removed from war’s terrible consequences—the deaths of innocent civilians, the orphans who must struggle to survive, the soldiers who return home crippled and broken, bearing the physical and mental scars of the battle zone—that the decision to go to war is reduced to little more than policy debates and those directly impacted are little more than pawns on a chess board.

It’s particularly telling that Sen. John McCain, whose meeting with President Obama allegedly persuaded him that blocking the Syria strike would be catastrophic, was caught on camera playing poker on his iPhone during a U.S. Senate Committee on Foreign Relations hearing concerning the use of force in Syria and then laughed it off as an understandable reaction to a three-hour hearing. Or that President Obama, despite the urgency of the Syria “crisis,” departed for the golf course with Vice President Biden 30 minutes after delivering his Syria speech. In other words, it’s business as usual in the Beltway, with all the perks that go along with being part of the political elite that gets to declare war and then sit back and watch while others pay the price.

So, now that we’re fully distracted and have forgotten about Edward Snowden’s damning revelations about the NSA and the fact that the government has been paying AT&T to have its employees monitor Americans’ phone calls as part of a DEA drug monitoring program, not to mention the fact that the IRS has been secretly using the DEA surveillance and then instructing its agents to cover their tracks, what about Syria?

First, make no mistake, whether you’re talking about limited military strikes with no “boots on the ground” as President Obama and Congress are suggesting, or a full-on tactical invasion and occupation, it still constitutes an act of war. For my part, the debate is not over whether President Obama can unilaterally declare war under the Constitution (he can’t), or whether it is Congress’ place to do so, but whether this should be our priority at all.

Second, just as it seemed as if we might be able to bring our troops home and put an end to the $1 trillion hemorrhaging caused by the wars in Afghanistan and Iraq, Obama starts banging the war drums against Syria. No matter what the politicians say about the need for military action to set an example, send a message to terrorists, and show support for our “friends” in Israel and elsewhere, Americans are tired of these endless wars.

Third, we need to get out of the toppling dictators and empowering rebels game. Either we’re not very good at it, or we’re attempting to ensure that there’s always a demand for the weapons we’re so eager to produce and supply to the rest of the world. For example, consider that 40 years ago, we were arming some of the very Afghan rebel troops we’ve been fighting for the past decade with sophisticated weapons. These religious rebels constituted a convenient and useful part of our Cold War strategy against the Soviet Union. In fact, in 1979 Osama bin Laden, a guerrilla warrior for the mujahedeen, fought alongside the CIA to defend Afghanistan against the invading Soviets. Then he moved to the top of our enemies list. Same with Saddam Hussein. Doubtless it will be the same in Syria, where we would be acting in support of al Qaeda-affiliated rebels. Mother Jones magazine reported in a 1999 article that the U.S.—an equal opportunity agent—“has a nasty habit of arming both sides in a conflict, as well as countries with blighted democracy or human rights-records, like Indonesia, Colombia, and Saudi Arabia.”

Fourth, we need to stop letting armament manufacturers dictate our foreign policy. It’s been going on too long, and all we have to show for it is war and more war. Recognizing this, President Dwight D. Eisenhower’s final advice to the incoming President in January 1961 was to beware of the military-industrial complex. The complex had, in effect, encouraged the Cold War arms race and reckless military adventures, which eventually led to the Vietnam debacle. It’s no coincidence that this call for military intervention in Syria, aimed at fattening the defense budget, comes in the midst of automatic spending cuts to the Pentagon—cuts opposed by Obama, the defense industry, and McCain, among others. As The Hill reports: “U.S. military action in Syria could give the White House an advantage in the looming fiscal showdown with congressional Republicans…if strikes against Syria are launched, it will be ‘very, very difficult to insist’ on the defense sequester.”

Fifth, enough with the outrage over the use of weapons of mass destruction, already. Remember, that was the Bush administration’s rationale for attacking Iraq, and it turned out there were no weapons of mass destruction. Moreover, as Foreign Policy reports, when Iraq and Iran were waging war against each other in the late 1980’s, “U.S. intelligence officials conveyed the location of the Iranian troops to Iraq, fully aware that Hussein’s military would attack with chemical weapons, including sarin, a lethal nerve agent.” Even if Syria does possess chemical weapons and used them against rebel fighters, the larger question is who or what supplied them? And why would we circumvent the United Nations in order to set ourselves up as judge, jury and jailer? As a Middle Eastern history professor rightly asked: “Can a government that supported the use of chemical weapons in one conflict claim any moral, political or legal authority militarily to attack another country for using the same weapons, particularly when the attack is not authorised by the UN Security Council?”

Sixth, banging the war drums and continuing to act the bully does little to advance peace or preserve national security. It will definitely result in blowback, however. As Tariq Ali noted in his excellent treatise on the Islamic mind, The Clash of Fundamentalism: Crusades, Jihad, and Modernity (Verso, 2002):

To fight tyranny and oppression by using tyrannical and oppressive means, to combat a single-minded and ruthless fanaticism by becoming equally fanatical and ruthless, will not further the cause of justice or bring about a meaningful democracy. It can only prolong the cycle of violence.

Seventh, we need to stop spending money we don’t have on wars we can’t win which leave us in hock to foreign debt-holders such as China. At roughly $729 billion this past year (which does not include an additional $100 billion in benefits for veterans), the U.S. military budget has skyrocketed out of all proportion. In fact, the U.S. spent more on its military in 2011 than the 13 highest-ranking nations with big defense budgets combined. The Pentagon, whose budget consumes 80% of individual tax revenue, spends more on war than all 50 states combined spend on health, education, welfare, and safety. Consider that the cost of stationing the U.S. military in Afghanistan for one day costs more than it did to build the entire Pentagon.

Eighth, Bob Dylan was right—we are masters of war. Fifty years after 21-year-old Bob Dylan penned his diatribe against war profiteering, “Masters of War,” it continues to ring true in a world armed to the teeth with U.S. government-financed weapons. The United States is the leading international supplier of armaments, some of which inevitably end up in our enemies’ hands, as well as those of terrorists. As William D. Hartung, director of the Arms Trade Resource Center, pointed out in his report, “Welfare for Weapons Dealers: The Hidden Costs of the Arms Trade,” “Domestic economic considerations have emerged as a predominant factor in arms transfer decision making.” In other words, how much money private U.S. companies can make is often the determination in deciding which international agents the U.S. government approves to buy our weapons.

Ninth, our claim to the moral high ground in this Syria discussion is nothing short of hypocritical given our historic use of weapons widely condemned by the global community. As journalist Andrea Germanos reports:

From cluster bombs to depleted uranium to napalm, recent history of U.S. warfare shows a trail of weapons leaving long-lasting civilian harm… According to the Cluster Munition Coalition, from the 1960s to 2006, the U.S. dropped cluster bombs on Laos, Vietnam, Cambodia, Kuwait, Saudi Arabia, Bosnia & Herzegovina, Albania, Yugoslavia, Afghanistan and Iraq.

Napalm was not only widely used by the U.S. during the years of the Vietnam War but also in 2003 during the invasion of Iraq, though it only admitted to having used it in Iraq after irrefutable evidence was out.

The U.S. also used white phosphorus on Iraq and Afghanistan. White phosphorus was used in 2004 during the assault on Fallujah, and the New York Times reported its use as recently as in 2011 in Afghanistan.

And finally, as Albert Einstein recognized, “Nothing will end war unless the people themselves refuse to go to war.” This is not about what Obama wants, or what Congress agrees to—the decision to go to war ultimately rests with the American people. We need to say no to war.

mardi, 10 septembre 2013

Grande-Bretagne : L’immigration de masse a rendu l’économie moins performante

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Grande-Bretagne : L’immigration de masse a rendu l’économie moins performante

 



Dans l’ensemble, les chefs d’entreprise ont tendance à soutenir une politique d’immigration – dite “de la porte ouverte” – ce qui contribue à répondre aux pénuries de main d’œuvre dans les secteurs clés.

Mais, plus particulièrement, cela exerce aussi une pression à la baisse sur les salaires. L’effet est similaire au fait d’avoir des niveaux durablement élevés de chômage, car elle crée une réserve inépuisable de main-d’œuvre bon marché.

Il semble que l’on assiste à la stagnation la plus importante de la productivité britannique. Les économistes ont largement décrit ce phénomène en le qualifiant d’« énigme »; mot qu’ils tendent à utiliser pour décrire une tendance qui tranche avec les normes passées. Pour la plupart d’entre nous, il ne s’agit cependant pas du tout d’un mystère. Pour faire simple, nous avons d’une part la mise en place de politiques publiques qui n’incitent pas à consommer et, de l’autre, une absence totale de réformes bénéficiant au secteur productif. Malheureusement, cela n’a fait qu’empirer depuis le début de la crise financière.

La stimulation de la demande par l’intermédiaire de politiques fiscales et monétaires est la solution de facilité quand les économistes trouvent leurs limites. Elle est peut-être vitale pour prévenir l’évolution de la situation de contraction économique actuelle en une véritable dépression.

Cependant, si le début de redressement s’accélère au Royaume-Uni, il est nécessaire de réaffirmer qu’il ne conduira ni à une croissance soutenable sur le long terme, ni à l’augmentation du niveau de vie. Cela requiert des choix bien plus difficiles.

Une étude, conduite par l’OCDE en début d’année concernant l’économie britannique, attribue le faible taux de productivité depuis le début de la crise à de nombreux facteurs qui sont sans aucun doute une partie de l’explication.

A un certain niveau, c’est principalement lié au système des banques toxiques – possédant de nombreux actifs dépréciés ou qui devraient l’être – qui, comme l’a défendu Ben Broadbent – membre du Comité de Politique Monétaire de la Banque d’Angleterre – entrave la redistribution du capital entre les différents secteurs.

Les récessions éliminent normalement les entreprises et les industries les plus faibles, permettant ainsi aux plus fortes et aux plus productives de prospérer plus aisément. Mais le refus de reconnaître les actifs pourris, de peur des conséquences sur la solvabilité des banques, est venu court-circuiter ce processus quasi naturel. Une politique monétaire accommodante vient aussi soutenir les banques toxiques, là encore court-circuitant la discipline darwinienne du marché.

Comme nous le savons maintenant, la croissance d’avant la crise n’était pas produite par le travail réel mais était produite par la frénésie de la finance et du marché immobilier, tous deux emportés par l’explosion du système bancaire.

La thésaurisation de la main-d’œuvre qualifiée, les baisses de production de pétrole en Mer du Nord et l’incapacité à bien quantifier statistiquement la croissance dans le secteur de l’économie numérique britannique, ont peut-être aussi joué leur rôle.

Pourtant, aucune de ces raisons n’explique de manière convaincante les piètres performances de la productivité à long terme de la Grande-Bretagne.

Afin de trouver d’autres causes, je tiens à souligner deux autres aspects du problème :

- L’impact négatif de l’immigration de masse sur la productivité,

- Et l’incapacité à répondre à de simples carences de l’offre dans la planification, l’éducation, l’infrastructure, l’efficacité du secteur public, le système fiscal et les perpétuelles faibles performances à l’export.

Dans l’ensemble, les chefs d’entreprise ont tendance à soutenir une politique d’immigration – dite “de la porte ouverte” – ce qui contribue à répondre aux pénuries de main d’œuvre dans les secteurs clés de l’industrie.

Mais, plus particulièrement, cela exerce aussi une pression à la baisse sur les salaires. L’effet est similaire au fait d’avoir des niveaux durablement élevés de chômage, car elle crée une réserve inépuisable de main-d’œuvre bon marché.

Cela peut être, ou ne pas être, bon pour les profits des entreprises mais ce n’est certainement pas bon pour la productivité ou pour le niveau de vie des personnes à faible ou moyen revenu.

En rendant la main-d’œuvre bon marché, il supprime une incitation puissante au gain de productivité. Faible salaire, faible engagement.

Pour bien comprendre, regardez ce qui s’est passé depuis que la crise a débuté il y a 6 ans. Durant cette période, plus d’1 million d’emplois ont été créés dans le secteur privé, un exploit remarquable compte tenu de l’ effondrement de la production. Cela a contribué à maintenir le taux de chômage bien inférieur à ce qu’il serait autrement. L’exploit mérite clairement d’être salué mais il a été réalisé au détriment des revenus réels.

Une grande partie de la création d’emplois est composé de métiers à faible rémunération ou à temps partiel. Les revenus réels ont connu leur pire resserrement depuis les années 1920. Pourtant, ce n’est pas juste un phénomène récent. La pression sur les revenus réels, en particulier à l’extrémité inférieure de l’échelle des revenus, date d’avant la crise.

La concurrence étrangère, que ce soit via l’immigration ou l’importation de biens et services, a été un grand obstacle à la croissance des salaires. Ceci a, à son tour, limité les incitations aux gains d’efficacité. Le travail ‘pas cher’ est devenu un substitut à l’investissement dans l’usine, dans les machines, la formation et la recherche et développement.

Lorsque le dernier gouvernement s’est vanté d’un énième trimestre consécutif de croissance, il a omis de préciser que c’était dû en grande partie à l’évolution de la population. Le revenu par tête a progressivement stagné.

La Grande-Bretagne est une économie ouverte qui doit certainement se positionner sur le marché de la main d’œuvre internationale de valeur. Pourtant, les niveaux élevés d’immigration non-qualifiée ont été au mieux un jeu à somme nulle, et peut-être cela aura-t-il une influence négative en décourageant les futurs investissements nécessaires.

Aucun partisan libéral n’envisagerait d’empêcher les employeurs d’embaucher des travailleurs étrangers, mais il y a d’autres formes d’intervention de l’État qui pourraient être plus appropriées. Cependant l’Union Européenne déclarerait illégale toutes formes d’intervention de ce genre, comme par exemple imposer des taxes sur l’utilisation de la main-d’œuvre étrangère peu coûteuse.

En rendant le travail à faible qualification plus cher, le système fiscal fournirait une incitation puissante aux gains de productivité dans la construction, le commerce de détail, les services sociaux et d’autres industries britanniques. Ces taxes pourraient alors être réaffectées dans des dispositifs incitatifs en faveur de la formation et d’autres formes d’investissement.

En tout cas, si le niveau de vie doit à nouveau croître, les employeurs doivent réapprendre les vertus du “faire plus avec moins de travailleurs”. Les gains de productivité ne peuvent correctement se produire que si les entreprises les plus performantes et innovantes sont mises en situation de mettre les plus faibles hors-jeu. Au contraire, s’appuyer sur la croissance de la population et la baisse des coûts unitaires du travail qu’elle entraîne pour rester compétitif est une impasse.

A maintes reprises le Royaume-Uni a esquivé une délicate réforme de l’offre, pour ne s’appuyer que sur une relance de la demande. Ces mesures étaient manifestement importantes dans les premières phases de la crise puisqu’elles ont contribué à éviter que la dépression ne s’installe profondément. Cependant leur poursuite 5 ans après la crise occasionne très probablement plus de mal que de bien.

Selon la fameuse phrase de Juncker, “les politiciens occidentaux savent ce qui doit être entrepris mais ils ne savent pas comment se faire réélire après l’avoir fait.”

De la même façon, tous savent qu’une croissance tirée par la productivité est la seule forme de croissance digne de ce nom, mais ils ne peuvent pas prendre les décisions à long terme nécessaires à sa mise en œuvre.

The Telegraph

dimanche, 08 septembre 2013

La bipolarisation droite-gauche n'existe plus en milieu populaire

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"La bipolarisation droite-gauche n'existe plus en milieu populaire"...

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

guilly.jpgNous reproduisons ci-dessous un entretien avec le géographe et sociologue Christophe Guilluy, publié cet été dans le quotidien Le Figaro. Christophe Guilluy est l'auteur d'un essai intitulé Fractures françaises (Bourin, 2010) qui a suscité de nombreux commentaires lors de sa publication. Cet essai, devenu introuvable, sera réédité début octobre chez Flammarion, dans la collection de poche Champs.

LE FIGARO. - Vous êtes classé à gauche mais vous êtes adulé par la droite. Comment expliquez-vous ce paradoxe ?

Christophe GUILLUY.- Je ne suis pas un chercheur classique. Ma ligne de conduite depuis quinze ans a toujours été de penser la société par le bas et de prendre au sérieux ce que font, disent et pensent les catégories populaires. Je ne juge pas. Je ne crois pas non plus à la posture de l’intellectuel qui influence l’opinion publique. Je ne crois pas non plus à l’influence du discours politique sur l’opinion. C’est même l’inverse qui se passe. Ce que j’appelle la nouvelle géographie sociale a pour ambition de décrire l’émergence de nouvelles catégories sociales sur l’ensemble des territoires.

Selon vous, la mondialisation joue un rôle fondamental dans les fractures françaises. Pourquoi ?

La mondialisation a un impact énorme sur la recomposition des classes sociales en restructurant socialement et économiquement les territoires. Les politiques, les intellectuels et les chercheurs ont la vue faussée. Ils chaussent les lunettes des années 1980 pour analyser une situation qui n’a aujourd’hui plus rien à voir. Par exemple, beaucoup sont encore dans la mythologie des classes moyennes façon Trente Glorieuses. Mais à partir des années 1980, un élément semble dysfonctionner : les banlieues. Dans les années 1970, on avait assisté à l’émergence d’une classe moyenne, c’est la France pavillonnaire.

Vous avez théorisé la coexistence de deux France avec, d’une part, la France des métropoles et de l’autre la France périphérique.

On peut en effet diviser schématiquement la France en deux : la France périphérique, que certains ont dénommée mal à propos France périurbaine, est cette zone qui regroupe aussi bien des petites villes que des campagnes. De l’autre côté, il y a les métropoles, complètement branchées sur la mondialisation, sur les secteurs économiques de pointe avec de l’emploi très qualifié. Ces métropoles se retrouvent dans toutes régions de France. Bien évidemment, cela induit une recomposition sociale et démographique de tous ces espaces. En se désindustrialisant, les villes ont besoin de beaucoup moins d’employés et d’ouvriers mais de davantage de cadres. C’est ce qu’on appelle la gentrification des grandes villes, avec un embourgeoisement à grande vitesse.

Mais en même temps que cet embourgeoisement, il y a aussi dans les métropoles un renforcement des populations immigrées.

Au moment même où l’ensemble du parc immobilier des grandes villes est en train de se « gentrifier », l’immobilier social, les HLM, le dernier parc accessible aux catégories populaires de ces métropoles, s’est spécialisé dans l’accueil des populations immigrées. On assiste à l’émergence de « villes monde » très inégalitaires où se regroupent avec d’un côté des cadres, et de l’autre des catégories précaires issues de l’immigration. Dans ces espaces, les gens sont tous mobiles, aussi bien les cadres que les immigrés. Surtout, ils sont là où tout se passe, où se crée l’emploi. Tout le monde dans ces métropoles en profite, y compris les banlieues et les immigrés. Bien sûr cela va à l’encontre de la mythologie de la banlieue ghetto où tout est figé. Dans les zones urbaines sensibles, il y a une vraie mobilité : les gens arrivent et partent.

Pourtant le parc immobilier social se veut universel ?

La fonction du parc social n’est plus la même que dans les années 1970. Aujourd’hui, les HLM servent de sas entre le Nord et le Sud. C’est une chose fondamentale que beaucoup ont voulu, consciemment ou non, occulter : il y a une vraie mobilité dans les banlieues. Alors qu’on nous explique que tout est catastrophique dans ces quartiers, on s’aperçoit que les dernières phases d’ascension économique dans les milieux populaires se produisent dans les catégories immigrées des grandes métropoles. Si elles réussissent, ce n’est pas parce qu’elles ont bénéficié d’une discrimination positive, mais d’abord parce qu’elles sont là où tout se passe.

La France se dirige-t-elle vers le multiculturalisme ?

La France a un immense problème où l’on passe d’un modèle assimilationniste républicain à un modèle multiculturel de fait, et donc pas assumé. Or, les politiques parlent républicain mais pensent multiculturel. Dans la réalité, les politiques ne pilotent plus vraiment les choses. Quel que soit le discours venu d’en haut, qu’il soit de gauche ou de droite, les gens d’en bas agissent. La bipolarisation droite-gauche n’existe plus en milieu populaire. Elle est surjouée par les politiques et les catégories supérieures bien intégrées mais ne correspond plus à grand-chose pour les classes populaires.

Les classes populaires ne sont donc plus ce qu’elles étaient…

Dans les nouvelles classes populaires on retrouve les ouvriers, les employés, mais aussi les petits paysans, les petits indépendants. Il existe une France de la fragilité sociale. On a eu l’idée d’en faire un indicateur en croisant plusieurs critères comme le chômage, les temps partiel, les propriétaires précaires, etc. Ce nouvel indicateur mesure la réalité de la France qui a du mal à boucler les fins de mois, cette population qui vit avec environ 1 000 euros par mois. Et si on y ajoute les retraités et les jeunes, cela forme un ensemble qui représente près de 65 % de la population française. La majorité de ce pays est donc structurée sociologiquement autour de ces catégories modestes. Le gros problème, c’est que pour la première fois dans l’histoire, les catégories populaires ne vivent plus là où se crée la richesse.

Avec 65 % de la population en périphérie, peut-on parler de ségrégation ?

Avant, les ouvriers étaient intégrés économiquement donc culturellement et politiquement. Aujourd’hui, le projet économique des élites n’intègre plus l’ensemble de ces catégories modestes. Ce qui ne veut pas dire non plus que le pays ne fonctionne pas mais le paradoxe est que la France fonctionne sans eux puisque deux tiers du PIB est réalisé dans les grandes métropoles dont ils sont exclus. C’est sans doute le problème social, démocratique, culturel et donc politique majeur : on ne comprend rien ni à la montée du Front national ni de l’abstention si on ne comprend pas cette évolution.

Selon vous, le Front national est donc le premier parti populaire de France ?

La sociologie du FN est une sociologie de gauche. Le socle électoral du PS repose sur les fonctionnaires tandis que celui de l’UMP repose sur les retraités, soit deux blocs sociaux qui sont plutôt protégés de la mondialisation. La sociologie du FN est composée à l’inverse de jeunes, d’actifs et de très peu de retraités. Le regard porté sur les électeurs du FN est scandaleux. On les pointe toujours du doigt en rappelant qu’ils sont peu diplômés. Il y a derrière l’idée que ces électeurs frontistes sont idiots, racistes et que s’ils avaient été diplômés, ils n’auraient pas voté FN.

Les électeurs seraient donc plus subtils que les sociologues et les politologues… ?

Les Français, contrairement à ce que disent les élites, ont une analyse très fine de ce qu’est devenue la société française parce qu’ils la vivent dans leur chair. Cela fait trente ans qu’on leur dit qu’ils vont bénéficier, eux aussi, de la mondialisation et du multiculturalisme alors même qu’ils en sont exclus. Le diagnostic des classes populaires est rationnel, pertinent et surtout, c’est celui de la majorité. Bien évidemment, le FN ne capte pas toutes les classes populaires. La majorité se réfugie dans l’abstention.

Vous avancez aussi l’idée que la question culturelle et identitaire prend une place prépondérante.

Les Français se sont rendu compte que la question sociale a été abandonnée par les classes dirigeantes de droite et de gauche. Cette intuition les amène à penser que dans ce modèle qui ne les intègre plus ni économiquement ni socialement, la question culturelle et identitaire leur apparaît désormais comme essentielle. Cette question chez les électeurs FN est rarement connectée à ce qu’il se passe en banlieue. Or il y a un lien absolu entre la montée de la question identitaire dans les classes populaires « blanches » et l’islamisation des banlieues.

Vaut-il parfois mieux habiter une cité de La Courneuve qu’en Picardie ?

Le paradoxe est qu’une bonne partie des banlieues sensibles est située dans les métropoles, ces zones qui fonctionnent bien mieux que la France périphérique, là où se trouvent les vrais territoires fragiles. Les élites, qui habitent elles dans les métropoles considèrent que la France se résume à des cadres et des jeunes immigrés de banlieue. Ce qui émerge dans cette France périphérique, c’est une contre-société, avec d’autres valeurs, d’autres rapports au travail ou à l’État-providence. Même s’il y a beaucoup de redistribution des métropoles vers la périphérie, le champ des possibles est beaucoup plus restreint avec une mobilité sociale et géographique très faible. C’est pour cette raison que perdre son emploi dans la France périphérique est une catastrophe.

Pourquoi alors l’immigration pose-t-elle problème ?

Ce qui est fascinant, c’est la technicité culturelle des classes populaires et la nullité des élites qui se réduit souvent à raciste/pas raciste. Or, une personne peut être raciste le matin, fraternelle le soir. Tout est ambivalent. La question du rapport à l’autre est la question du village et comment celui-ci sera légué à ses enfants. Il est passé le temps où on présentait l’immigration comme « une chance pour la France ». Ne pas savoir comment va évoluer son village est très anxiogène. La question du rapport à l’autre est totalement universelle et les classes populaires le savent, pas parce qu’elles seraient plus intelligentes mais parce qu’elles en ont le vécu.

Marine Le Pen qui défend la France des invisibles, vous la voyez comme une récupération de vos thèses ?

Je ne me suis jamais posé la question de la récupération. Un chercheur doit rester froid même si je vois très bien à qui mes travaux peuvent servir. Mais après c’est faire de la politique, ce que je ne veux pas. Dans la France périphérique, les concurrents sont aujourd’hui l’UMP et le FN. Pour la gauche, c’est plus compliqué. Les deux vainqueurs de l’élection présidentielle de 2012 sont en réalité Patrick Buisson et Terra Nova, ce think-tank de gauche qui avait théorisé pour la gauche la nécessité de miser d’abord sur le vote immigré comme réservoir de voix potentielles pour le PS. La présidentielle, c’est le seul scrutin où les classes populaires se déplacent encore et où la question identitaire est la plus forte. Sarkozy a joué le « petit Blanc », la peur de l’arrivée de la gauche qui signifierait davantage d’islamisation et d’immigration. Mais la gauche a joué en parallèle le même jeu en misant sur le « petit Noir » ou le « petit Arabe ». Le jeu de la gauche a été d’affoler les minorités ethniques contre le danger fascisant du maintien au pouvoir de Sarkozy et Buisson. On a pu croire un temps que Hollande a joué les classes populaires alors qu’en fait c’est la note Terra Nova qui leur servait de stratégie. Dans les deux camps, les stratégies se sont révélées payantes même si c’est Hollande qui a gagné. Le discours Terra Nova en banlieue s’est révélé très efficace quand on voit les scores obtenus. Près de 90 % des Français musulmans ont voté Hollande au second tour.

La notion même de classe populaire a donc fortement évolué.

Il y a un commun des classes populaires qui fait exploser les définitions existantes du peuple. Symboliquement, il s’est produit un retour en arrière de deux siècles. Avec la révolution industrielle, on a fait venir des paysans pour travailler en usines. Aujourd’hui, on leur demande de repartir à la campagne. Toutes ces raisons expliquent cette fragilisation d’une majorité des habitants et pour laquelle, il n’y a pas réellement de solutions. C’est par le bas qu’on peut désamorcer les conflits identitaires et culturels car c’est là qu’on trouve le diagnostic le plus intelligent. Quand on vit dans ces territoires, on comprend leur complexité. Ce que le bobo qui arrive dans les quartiers populaires ne saisit pas forcément.

Christoph Guilluy (Le Figaro, 19 juillet 2013)

 

*Christophe Guilluy est un géographe qui travaille à l’élaboration d’une nouvelle géographie sociale. Spécialiste des classes populaires, il a théorisé la coexistence des deux France : la France des métropoles et la France périphérique. Il est notamment l’auteur d’un ouvrage très remarqué : Fractures françaises.

CARTES MOYEN-ORIENT

CARTES MOYEN-ORIENT

Cartes extraites de l'émission "Le dessous des cartes".
Certaines cartes datant de 2008, elles nécessitent des actualisations. Mais elles conviennent parfaitement à nos amis qui entendent faire des exposés sur les questions moyen-orientales.

Sommaire

1. Le Grand Moyen-Orient américain. (Septembre 2008) :
==> http://ddc.arte.tv/nos-cartes/le-moyen-orient-americain
2. Syrie, les origines de la crise. 1/2. (Septembre 2012) :
==> http://ddc.arte.tv/nos-cartes/syrie-les-origines-de-la-crise-1-2
3. Syrie : les implications régionales de la crise. 2/2. (Septembre 2012) :
==> http://ddc.arte.tv/nos-cartes/syrie-les-implications-regionales-de-la-crise-2-2
4. Kurdistan, nouvel Etat au Moyen-Orient ? (Avril 2013) :
==> http://ddc.arte.tv/nos-cartes/kurdistan-nouvel-etat-au-moyen-orient
5. L’arc de crise au Moyen-Orient. (Mars 2010) :
==> http://ddc.arte.tv/nos-cartes/l-arc-de-crise-au-moyen-orient
6. Bombarder l’Iran. Avril 2010) :
==> http://ddc.arte.tv/nos-cartes/bombarder-l-iran
7. Conflits 2030 : les facteurs. 1/2. (Janvier 2012) :
==> http://ddc.arte.tv/nos-cartes/conflits-2030-les-facteurs-1-2
8. Conflits 2030 : les lieux. 2/2. (Janvier 2012) :
==> http://ddc.arte.tv/nos-cartes/conflits-2030-les-lieux-2-2
9. Le canal Mer Rouge-Mer Morte. (Avril 2008) :
==> http://ddc.arte.tv/nos-cartes/le-canal-mer-rouge-mer-morte#
10. Mondes arabes. (Septembre 2011) :
==> http://ddc.arte.tv/nos-cartes/mondes-arabes
11. Turquie : retour vers l’Orient ? (Septembre 2011) :
==> http://ddc.arte.tv/nos-cartes/turquie-retour-vers-l-orient
12. Le commerce des armes. (Mai 2008) :
==> http://ddc.arte.tv/nos-cartes/le-commerce-des-armes
 
 
 

D’UNE EVENTUELLE RIPOSTE RUSSE AU SILENCE DES DEUX PAPES

 

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D’UNE EVENTUELLE RIPOSTE RUSSE AU SILENCE DES DEUX PAPES
 
Par delà des transactions secrètes, quels intérêts pour l'Europe ?


Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr

Un mémorandum "d’action urgente" publié par le bureau du président Poutine aux Forces armées de la Fédération de Russie ordonnerait une "frappe militaire massive" contre l'Arabie saoudite au cas où l'Ouest attaquerait la Syrie . Selon le Kremlin, Poutine serait devenu "furieux" après une réunion début août avec le prince saoudien Bandar ben Sultan, chef des services de renseignement saoudien qui l’aurait averti que si la Russie n'acceptait pas la défaite de la Syrie, l'Arabie saoudite serait acculée à déchaîner les terroristes tchétchènes durant les Jeux Olympiques d'hiver des 7-23 février 2014 à Sotchi, en Russie.
 
Le journal libanais As-Safir a précisé le contexte de cette étonnante menace saoudienne contre la Russie. En fait, le prince Bandar se serait engagé à protéger la base navale russe syrienne (seul débouché méditerranéen pour la marine russe auquel la Russie tient absolument) si le régime Assad était renversé et aurait alors ajouté pour peser un peu plus dans la discussion : "Je peux vous donner une garantie pour protéger les Jeux Olympiques d'hiver prochain car les groupes tchétchènes qui menacent la sécurité des jeux sont contrôlés par nous". Le prince saoudien est même allé plus loin en précisant que les Tchétchènes qui opèreraient en Syrie ne sont qu’un outil de pression temporaire qui pourrait du jour au lendemain sur simple ordre de Riyad être mis à l’arrêt ! "Ces groupes ne doivent pas vous effrayer, aurait déclaré Bandar à Poutine, nous les utilisons dans le cadre du régime syrien mais ils ne joueront aucun rôle dans l'avenir politique de la Syrie.

Le London's Telegraph nous apprend que l'Arabie saoudite a secrètement offert à la Russie, sa participation à un vaste contrat pour contrôler le marché mondial du pétrole et du gaz dans toute la région, mais à l’unique condition que le Kremlin accepte de renverser le régime Assad et donc l’intervention militaire alliée qui se prépare. Quelle a été la réponse de la Russie ? Poutine aurait répondu : "Notre position sur Assad ne changera jamais. Nous pensons que le régime syrien est le meilleur orateur, s'exprimant au nom du peuple syrien, et non pas ceux des mangeurs de foie", faisant ici référence aux séquences de l’été montrant un rebelle djihadiste dévorant le cœur et le foie d'un loyaliste syrien !
 
Il va de soi qu’une riposte russe contre l’Arabie saoudite changerait la donne. Elle clarifierait en tout cas le double jeu américano-saoudien dans la région et mettrait les Etats-Unis au pied du mur de l’instrumentalisation faite depuis des années d’Al Qaïda (« la Base » en arabe). Briser l’Arabie saoudite, déjà actuellement en conflit interne, comme riposte à une attaque syrienne, franchement, très secrètement, on en rêve ! L’Irak  n’a toujours pas retrouvé un équilibre, la Turquie est divisée. Une telle riposte aurait le mérite de clarifier le jeu tordu des Saoud depuis des décennies mais il mettrait aussi très vite face à face Israël et l’Iran. On comprendrait alors que mourir pour Damas n’est qu’un petit préliminaire avant de se retrouver dans quelques années tous à Téhéran ou à devoir assurer la sécurité des boîtes branchées de Tel Aviv ! Poutine mettra-t-il son plan à exécution ? Quels marchandages de gros sous (les avoirs russes sont placés dans des banques américaines) pourraient-ils le faire plier ou sera-t-il après tout, lui l’orthodoxe, le sauveur des Chrétiens d’Orient, le nouveau « roi du monde » ?
 
Il est peut-être temps de clarifier notre position: pourquoi avons-nous toujours été sceptiques et interrogatifs sur le problème syrien ? C’est que contrairement justement à nos dirigeants et à toute la classe politique française, nous parlons en Européens et que pour nous, même si cette identité n’est pas exclusive, loin de là,  notre identité européenne demeure en partie chrétienne. Or, le reniement mercantile des Occidentaux en Orient est d’abord le sacrifice des Chrétiens, des Chrétiens du Liban et de Syrie, des Chrétiens d’Irak, des Chrétiens d’Egypte et de Tunisie. Nous sommes peut-être bénis des Dieux : nous avons deux papes mais pourtant, aucun des deux n’a levé le ton sur la Syrie, aucun des deux papes n’a souligné et posé le sort des Chrétiens de Syrie sur la balance, aucun des deux papes n’a défendu leurs intérêts. François 1er,  si avide de voyages ne devrait-il pas de suite s’envoler vers Damas et se poser là-bas en bouclier humanitaire?

Les Chrétiens de Syrie sont condamnés comme le furent les Chrétiens d’Irak. L’Arabie saoudite, ami des Etats-Unis et de la France s’en réjouit. Il est de bon ton dans les revues chrétiennes et même dans les sermons de justifier l’ingérence alliée au nom de la guerre juste. Pauvre St-Thomas ! C’est cela la moraline, oublier la force du réalisme, ne pas comprendre que comme dans toutes les crises du Moyen-Orient, les Chrétiens seront les boucs émissaires de toutes les rancunes religieuses et ethniques, des cibles faciles, isolées et minoritaires. Déjà, le régime d’Assad ne vient plus à leur aide. Si elle a lieu, l’intervention militaire alliée ne réussira pas à renforcer ou à unifier l’opposition syrienne parce que ce n’est tout simplement pas son but. Son but est de « renverser Assad sans le renverser » c’est-à-dire maintenir en Syrie une sorte de chaos généralisé comme en Irak, en Lybie et dans une moindre mesure au Liban, demain en Egypte. 

Pour les Saoudiens et les Qataris, le prochain gouvernement syrien sera sunnite et les Chrétiens seront immédiatement associés aux « croisés» occidentaux c’est-à-dire aux pires infidèles. Ils ne seront plus alors d’aucune utilité et donc massacrés ou contraints à l’exil forcé comme en Irak. Déjà totalement isolés, les Chrétiens syriens font aujourd’hui face à une rébellion divisée. Au sein de cette rébellion, les Islamistes sont chaque jour plus nombreux. Les Chrétiens ont été depuis le début par une habile propagande saoudienne assimilés au régime, ils sont donc l’une des cibles privilégiées de la rébellion. Largués par les Occidentaux, oubliés par la diplomatie vaticane, les Chrétiens de Syrie n’ont pas su ou n’ont pas pu prendre à temps leur distance avec le régime. Ils disparaîtront.
 
Ainsi, pour le point de vue européen qui devrait principalement nous occuper, une intervention militaire en Syrie ne vaut pas mieux qu’une non-intervention, guerre juste ou pas. Le sort des chrétiens de Syrie est scellé : ils sont condamnés. La France ne les aura pas aidés. Toutes les Eglises de Syrie ont d’ailleurs affirmé leur opposition à l’intervention militaire. Mais il faut aller plus loin et comprendre pourquoi les deux papes ne bougent pas : ils sont kantiens. La bévue des internationalistes et des mondialistes, lecteurs avides du traité de paix kantien, sur l’idée nationale et le concept de nation qu’ils sacrifient pour celui de cosmopolitisme, induit aujourd’hui ces apories d’une mondialisation tiraillée entre des principes républicains auxquels on ne cesse d’objecter le respect des différences communautaires, culturelles ou nationales et l’abandon de ces mêmes principes au nom d’une pseudo-démocratie mondiale et d’une ingérence humanitariste guerrière. Les deux papes sont en fait des papes totalitaires.

samedi, 07 septembre 2013

EU houdt Grieken in eurozone vanwege nieuwe aardgaspijpleiding

EU houdt Grieken in eurozone vanwege nieuwe aardgaspijpleiding

Griekse regering misbruikt Trans Adriatische Pijplein voor nieuwe schulden op kosten van de EU


Achter het streven om met alle mogelijke middelen Griekenland in de eurozone te houden zit behalve een politiek motief ook een belangrijk economisch aspect: aardgas. De EU wil zijn grote afhankelijkheid van Russisch aardgas verminderen en een nieuwe pijpleiding van Turkije via Griekenland naar Italië bouwen (zie afbeelding). Een eventuele Griekse uittreding uit de eurozone zou dit project in gevaar kunnen brengen.

Afhankelijk van Russisch gas

De Europeanen vragen zich af waarom de EU keer op keer op hun kosten nieuwe belastingmiljarden in Griekenland blijft pompen. Het bankroete land stevent inmiddels op zijn zoveelste reddingspakket af, en heeft nog amper iets van de vereiste hervormingen doorgevoerd. Waarom dan toch zo coulant voor de onverbeterlijk frauderende Grieken?

Het antwoord: de EU voelt de knellende band van bijna totale afhankelijkheid van Russisch aardgas. Feitelijk kunnen de Russen doen en laten wat ze willen; het is Gazprom dat bepaalt of miljoenen Europeanen komende winter hun huizen warm kunnen stoken, of in de kou moeten zitten.

Monopolie Gazpromia

Om het monopolie van 'Gazpromia', zoals Rusland ook wel spottend wordt genoemd, te doorbreken, wil Europa uit Azerbeidzjan aardgas importeren. Dit gas moet geleverd worden via de Trans-Adriatische-Pijplijn (TAP), die Russisch grondgebied vermijd. De TAP is dringend nodig, aangezien de geplande andere pijpleiding via Syrië niet gebouwd kan worden vanwege de burgeroorlog in dat land. Dat was tevens de reden van het Europese aardolie-embargo tegen de Syrische regering.

Athene misbruikt machtspositie voor nieuwe schulden

Omdat tweederde van de pijpleiding over Grieks grondgebied loopt en de Grieken beseffen dat de EU niet zonder hen kan, misbruikt Athene dit gegeven om vrijwel onbeperkt nieuwe schulden te maken, wetende dat Brussel nooit zal toestaan dat het TAP-project in gevaar komt. Uittreding uit de eurozone zal Griekenland namelijk absoluut zeker totaal doen instorten.

Extra gas vanwege mislukte Energiewende

Extra aardgas is broodnodig, vooral nu in Duitsland de Energiewende -de overgang op groene energie- een gigantisch financieel, technologisch en logistiek fiasco is geworden. Desondanks heeft de Nederlandse regering Rutte vorige maand besloten om ook in ons land met tientallen miljarden euro's subsidie een vergelijkbare, eveneens tot mislukken gedoemde omschakelijking te realiseren.

Strategisch belang

De pijpleiding wordt in geopolitiek opzicht van strategisch belang geacht. TAP-chef Kjetil Tungland is adviseur van de Atlantic Council, een Amerikaanse lobbygroep onder leiding van minister van Defensie Chuck Hagel. Zoals we in mei uitlegden draait het conflict in Syrië voor een groot deel om de nieuw te bouwen Nabucco pijpleiding van de Rode Zee via Jordanië en Syrië naar Turkije, die eveneens een geduchte concurrent voor Gazprom dreigt te worden.

Nieuw gasveld in Koerdistan

Bovendien is er in het Iraakse deel van Koerdistan onlangs een enorme nieuwe gasvoorraad ontdekt. Er worden reeds plannen gemaakt om dit gasveld aan te sluiten op de TAP in Turkije, waardoor de Europese afhankelijkheid van Russisch gas verder zal afnemen.

Alleen elite profiteert

De gewone Griek zal overigens niet profiteren van de gaspijpleiding. Die wordt namelijk net zoals in ons eigen land opgezadeld met forse bezuinigingen en pijnlijke ingrepen in de sociale zekerheid. Alleen de machtselite in Athene zal -zoals het al 100 jaar gaat- de eigen bankrekening flink kunnen spekken.

Nederlander betaalt indirect mee aan TAP

Via de vele bailouts, noodkredieten, hulpprogramma's, schuldenkwijtscheldingen betaalt de Nederlandse bevolking dus indirect mee aan de komst van de TAP, die € 4 miljard euro kost. De 'redding' van Griekenland met Europees belastinggeld is dus niet alleen voor de banken een buitengewoon lucratieve zaak, maar ook voor de energiegiganten.

 

Xander

(1) Deutsche Wirtschafts Nachrichten

Zie ook o.a.:
28-05: Strijd Syrië gaat om aardgas en monopoliepositie Gazprom

jeudi, 05 septembre 2013

La fin des Anglo-Saxons ?

USA-GB : La fin des Anglo-Saxons ?

La Syrie a rompu une alliance historique


Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr
Les USA, après s’être crées en révolte contre la Grande-Bretagne ont pris la succession de l’empire britannique dans une volonté de dominer le monde par le contrôle des mers. Une vision commune du monde partagée avec un fond ethnique et religieux a créé depuis la première guerre mondiale au moins ce qu’on appelle les Anglo-saxons. Ce sont ces derniers qui imposent une vision très atlantiste à l’Europe continentale et qui, en fait, orientent les choix de la « communauté internationale ».

                  Syrie : la fin du monde anglo-saxon ?

L’idée que la Grande-Bretagne  conserve un rôle mondial grâce aux Usa est une évidence. En fait, c’est Churchill qui a mis fin à l’empire et au rôle mondial de Londres malgré sa victoire sur l’Allemagne.  Depuis la Grande-Bretagne est à la remorque des Usa et plus près d’ailleurs de Washington que de Bruxelles.

Il y eut cependant une révolte de la fierté impériale : ce fut l’opération de Suez en 1956 avec les Français. Cela s’est soldé par la fin de la puissance des empires coloniaux et la confirmation de la domination des  américains et des soviétiques. Depuis la Grande-Bretagne est le plus fidèle allié et le plus inféodé du nouvel « empire ». On ironisait sur le bulldog britannique devenu caniche américain.

Est-ce aujourd’hui un nouveau tournant historique avec la fin de l’axe anglo-saxon ? Assurément  par rapport à l’Afghanistan, l’Irak et même la Libye, il y a rupture. Le caniche a rompu la laisse. Une rupture imposée au gouvernement par les élus et l’opinion publique. C'est le camouflet politique le plus cinglant de l’époque actuelle ! La dernière fois que la Chambre des Communes a dit "non" à une intervention militaire proposée par un Premier ministre, cela remonte à 1782. A l'époque, le Parlement britannique avait refusé d'envoyer des troupes supplémentaires en Amérique pour la guerre d'indépendance, contre la volonté du chef du gouvernement, Lord North. Il a été contraint de démissionner un mois plus tard. Dans les deux cas, un Premier ministre conservateur va-t’en-guerre a été répudié par ses propres fidèles.


L’opinion publique britannique ne soutient plus ce genre d'interventions depuis l'échec libyen : nos attaques aériennes n'ont pas servi à grand-chose. La torture, l'instabilité politique et les actes terroristes sont toujours le lot quotidien du pays. La Grande-Bretagne n'est pas une nation neutre ou pacifique. Mais ces ingérences dans les pays musulmans produisent des effets néfastes et contradictoires estime un politologue.

La Pologne, habituellement l’allié le plus loyal des Etats-Unis en Europe, a rejeté toute participation à un assaut militaire en Syrie. L’Allemagne se languit de l’époque où elle n’avait aucune décision à prendre sur l’utilisation ou non de ses soldats. Angela Merkel et son adversaire social-démocrate Peer Steinbrück seront ravis que la démocratie parlementaire britannique ait décidé de s’opposer à une attaque militaire en Syrie, ce qui retire la question du débat électoral allemand.

Aujourd’hui, la France est la seule à sembler vouloir récupérer et mettre le badge d’adjoint du shérif que la Chambre des communes a arraché de la poitrine de David Cameron. En mars 2003, c’était le président Jacques Chirac qui déclarait que la France allait former un axe Paris-Moscou-Pékin pour opposer un veto à la résolution des Nations unies qui aurait forcé le dictateur irakien à se soumettre aux volontés de l’Onu ou risquer une action militaire.

« Our oldest ally, France »... « Notre plus vieille alliée, la France », a souligné John Kerry, le secrétaire d’Etat américain. La formule n’est certes pas nouvelle : elle fait partie des classiques amabilités franco-américaines. Mais depuis quand ne l’avait-on pas prononcée à Washington avec insistance et conviction ? Sa sortie de la routine diplomatique marque un sacré retournement de situation. Cela  fait grincer les dents des Anglais. Quant aux Français n'en déplaise à François Hollande ils n’en demandaient certes pas tant.

L’étrange chemin de Damas de François Hollande n’est certes pas une promenade de santé politique, diplomatique et militaire. La France a toujours eu des problèmes avec le levant et la Syrie face notamment aux Anglo-Saxons… quand il y avait des Anglo-Saxons. Ironie de l’histoire certes, mais dont on aurait sans douter tort de se réjouir.

mercredi, 04 septembre 2013

La destruction du monde arabe

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La destruction du monde arabe et notre élite hostile

 
Ex: http://www.les4verites.com

A quoi sert la destruction du monde arabe ?

Le vrai visage du printemps arabe – expression que l’on devait à Benoist-Méchin – m’est apparu ici assez vite : des foules marginales, manipulées et bien filmées par les télévisions du Qatar ont été parées de toutes les vertus ; le départ décrété nécessaire sur Facebook de leurs tyrans, auxquels on substituait les mandataires des oligarchies pro-anglo-saxonnes (on n’a pas beaucoup évolué depuis Lawrence d’Arabie, et peut-être qu’après tout les bédouins de Ryad, La Mecque et Doha sont des MI5 et CIA maquillés et grimés), nommés Frères musulmans ou autres. Ces illusionnistes, bien qu’ayant promis la privatisation du canal de Suez (quel grand clin d’œil !), n’ont pas été capables, par exemple, en Egypte, de faire que le citoyen chahuteur de la rue s’en sorte mieux qu’avant avec ses soixante dollars par mois : pourquoi la Fed n’imprime-t-elle pas plus de billets ? Le chahut a chassé le touriste et les comptes de la nation ont plongé un peu plus – sauf ceux de l’armée, toujours payée et équipée par l’étranger et donc toujours soucieuse de bien faire. Un peu auparavant, un pauvre ambassadeur américain avait d’ailleurs aussi mal terminé que l’ancien dictateur local. Cet ambassadeur, on l’aura compris, ne faisait pas partie des réseaux, des agences et des élites hostiles qui dirigent notre monde : il pouvait donc être étranglé après avoir été sodomisé au nom d’Allah par les hommes de main de qui de droit. Et la presse a pu s’en prendre aux chrétiens intégristes qui aux Etats-Unis auraient suscité l’ire des frères musulmans en mettant sur le réseau de damnables images islamophobes. Quand on accepte d’être informé comme cela, on peut montrer tout de suite sa gorge au bourreau.

Tout est allé bien sûr en empirant, et je crois comme prévu. On a détruit des pays en finançant et en armant des commandos de tueurs itinérants ; on a en fait surtout chassé des dictatures laïques et stables pour les remplacer par des dictatures anarcho-islamistes susceptibles d’exterminer les minorités chrétiennes, notamment les coptes d’Egypte, notamment les maronites, orthodoxes et catholiques syriens. Nos médias goguenards révélèrent après coup que les chrétiens favorisaient les dictateurs et que par conséquent ils devaient s’attendre à être massacrés par des rebelles entretemps devenus les coqueluches de Park Avenue et des salons germanopratins. La Tunisie que j’ai connue laïque et tolérante est devenue un bastion de l’islamisme, c’est-à-dire du bras armé de l’intégrisme démocratique occidental, pour reprendre l’expression de Baudrillard ; car l’islamisme est le bras armé de l’occident et de personne d’autre : voyez le colonel Lawrence.

Le chaos et la misère qui accompagnent la social-démocratie bien appliquée (dette, plans sociaux, baisse du niveau de vie…) et l’islamisme aux commandes vont susciter une vague de plus en plus énorme d’immigration en Europe. Nous l’avons déjà vu en action après le départ de Ben Ali, à Marseille, sur la côte d’Azur et ailleurs. Comme on ne veut surtout pas s’entendre sur la notion de réfugié, ni sur celle d’immigré, on peut s’attendre – je le dis sans hésiter – à quelques dizaines de millions de nouveaux venus à court terme, qu’il va falloir épouiller, nourrir, soigner, loger, équiper, conseiller, protéger juridiquement et défendre médiatiquement (ce ne sera pas difficile, les candidats abondent) contre une opinion populaire trop résistante et intolérante, pas encore assez flexible, pour rendre l’abominable vocable économique. Il est temps de remplacer ce qui reste de notre peuple inflexible par les robots de la banque HSBC, digne héritière hongkongaise des échoppes opiomanes.

Et c’est ici que cela devient intéressant : prenons l’exemple de l’Allemagne, devenue trop pacifiste à cause de son toujours présent passé prussien ou bien nazi. Eh bien, certains allemands, peut-être bien sur ordre, se sont opposés à ce lâcher de réfugiés venus de Syrie : ils se sont aussitôt fait traiter de néo-nazis. Et la presse allemande a naturellement plaint les malheureux réfugiés pris entre le feu des troupes d’Assad et des chrétiens d’orient (là-bas) et les méchants racistes d’ici, néo-nazis y compris.

Il faut bien comprendre que lorsque l’on est informé et dirigé par des politiciens et des journalistes comme cela, on a du souci à se faire.

Détruire le monde arabe tel qu’il nous été légué par l’indépendance, l’islam de village, le pétrole, les dattiers, le socialisme local, pour le remplacer par le chaos ambiant des monarchies golfeuses est une chose ; mais imposer ce chaos ambiant chez nous au motif qu’il faut être tolérant, amant de l’humanité, généreux et humanitaire en est une autre. Ici on est vraiment face à une des frasques folles de notre élite hostile occidentale en grande méforme. Le  temps n’est pas loin où il faudra quitter ce continent prétendu blanc et cette communauté prétendument chrétienne pour gagner des cieux plus cléments ; ceux de l’Amérique encore latine et de la Bolivie par exemple, pays chrétien et social, indigène et nationaliste (notre rêve en somme !), dont le président a été traité comme un voyou dans un aéroport par nos gouvernements d’opérette sur ordre des agences qui dirigent maintenant l’Amérique en rêvant de la guerre antirusse qui justifiera leur mirobolant budget. Le planton du socialisme français aurait aimé personnellement crucifier le rebelle américain des sévices secrets au nom bien sûr de la démocratie et de la liberté.

La destruction du monde arabe ira donc se prolonger en Europe. C’était écrit.

Car je crois que nos élites hostiles utilisent le monde musulman pour liquider ce qui peut rester de chrétienté dans ce monde et créer le souk social universel et transhumain dont elles rêvent. Dans l’état où nous sommes, nous en rendrons-nous compte ? Vous en rendrez-vous compte, ô vous qui méritez la mort sans le savoir parce que vous êtes des intégristes chrétiens sans le savoir et des molosses du racisme sans le savoir ?

mardi, 03 septembre 2013

'Brits NEE tegen ingrijpen Syrië luidt doodsklok voor NAVO'

'Brits NEE tegen ingrijpen Syrië luidt doodsklok voor NAVO'

Obama's halfslachtige en tegenstrijdige beleid brengt massale vernietigingsoorlog tegen Israël dichterbij


'De wereld zal zich in de ogen wrijven van verbazing dat één persoon, president Obama van de VS, het gepresteerd heeft in slechts enkele jaren tijd de Amerikaanse invloed in het Midden Oosten en Europa te verpletteren.' (DEBKAfile)

Het onverwachte NEE van het Britse parlement tegen de deelname aan de geplande Westerse aanval op Syrië is volgens Israëlische inlichtingenexperts grotendeels te wijten aan het tegenstrijdige beleid van president Obama, waardoor de bondgenoten van Amerika en het publiek nauwelijks nog vertrouwen hebben in de VS. Dit leidt er niet alleen toe dat Amerika's invloed in het Midden Oosten snel tanende is, maar ook dat 'de doodsklok voor de NAVO' wordt geluid (1). Tevens zullen de vijanden van Israël zich gesterkt voelen, waardoor een massale vernietigingsoorlog tegen de Joodse staat steeds waarschijnlijker wordt.

Nadat de Syrische president Assad valselijk de schuld kreeg van de chemische aanval in Damascus en Obama van een 'afschuwelijke misdaad' sprak, zette de president deze week plotseling in op een zeer beperkte aanval op Syrische doelen. Hierdoor zouden zowel Assad als zijn bondgenoten in Rusland en Iran als morele overwinnaars uit de strijd naar voren komen. De Iraanse opperleider Ayatollah Khamenei kan dan zeggen gelijk te hebben gekregen met zijn jarenlange uitspraken dat de VS niets anders dan een papieren tijger is.

Coalitie tegen Syrië uiteen gescheurd

De Britse afwijzing van een aanval op Syrië scheurt Obama's multinationale coalitie uit elkaar en betekent een dolksteek in het hart van de NAVO, de historische Westerse alliantie die na de Tweede Wereldoorlog tientallen jaren lang de vrede in Europa wist te bewaren, maar zich sinds de Balkanoorlog in de jaren '90 steeds vaker ontpopt heeft als een agressief werktuig in de handen van de Amerikaanse globalisten.

In 2009 kondigde Obama aan dat de VS voortaan voornamelijk naar het Oosten zou kijken, en minder naar het Westen. Dit leidde tot de militaire exit uit Irak en Afghanistan, landen waar dankzij de Amerikaanse invasie een bloedige sektarische oorlog was losgebarsten, wat honderdduizenden slachtoffers heeft geëist en beide naties in puin heeft achtergelaten.

Forse terugslag door afzetten Morsi

Tegelijkertijd verlegde Obama zijn aandacht naar Noord Afrika, waar hij actief het omverwerpen van de Libische leider Muammar Gadaffi en de Egyptische president Hosni Mubarak steunde. De islamistische Moslim Broederschap werd door het Witte Huis uitverkoren tot nieuwe belangrijkste bondgenoot, maar toen de eerste Broederschap-president Mohamed Morsi al na één jaar werd verdreven, kreeg Obama's Midden-Oostenbeleid een geweldige klap te verwerken.

Wapens en geld voor Al-Qaeda

In Libië kwamen na de door de NAVO mogelijk gemaakte moord op Gadaffi aan Al-Qaeda verbonden islamitische extremisten aan de macht. Obama's beleid in Syrië ging nog verder: daar begon hij actief Al-Nusra (Al Qaeda) met financiën en wapens te steunen, ondanks het talloze malen bewezen feit dat het vooral de Syrische rebellen zijn die de meest afschuwelijke misdaden plegen tegen de burgers in het land, inclusief het door de VN bevestigde gebruik van chemische wapens.

Israël gedwongen grond en veiligheid op te geven

Bizar genoeg hamert Obama er voor de Tv-camera's op dat de VS en het Westen zich zo min mogelijk met de zaken in het Midden Oosten moeten bemoeien. Zijn acties getuigen echter van het absolute tegendeel. Van bondgenoot Israël eist hij zelfs absolute gehoorzaamheid. Tevens is Obama bezig om de Joodse staat een 'vredes'verdrag met de Palestijnen op te leggen, waarin Israël gedwongen zal worden om een groot deel van zijn grondgebied en zijn veiligheid op te geven.

'Doodsklok voor de NAVO'

Door dit tegenstrijdige beleid en de halfslachtige houding ten opzichte van Syrië blijkt nu zelfs Amerika's traditioneel grootste en trouwste bondgenoot, Groot Brittannië, hardop te twijfelen aan Obama's plannen en doelstellingen. 'Dit heeft geresulteerd in het luiden van de doodsklok voor de NAVO', constateren Israëlische inlichtingenexperts. De komende beperkte militaire aanval op Syrië kan, gekoppeld aan de ondoorzichtige doelstellingen, zelfs de genadeklap betekenen voor de Amerikaanse invloed in het Midden Oosten.

'Invloed VS in Europa en Midden Oosten verpletterd'

'De wereld zal zich in de ogen wrijven van verbazing dat één persoon, president Obama van de VS, het gepresteerd heeft in slechts enkele jaren tijd de Amerikaanse invloed in deze gevoelige regio en in Europa te verpletteren,' is de conclusie van de strategische analisten van DEBKAfile.

Terwijl het Witte Huis zegt bereid te zijn om desnoods alleen tegen Syrië op te treden, zou de Britse premier Cameron wel eens het politieke slachtoffer kunnen worden van Obama's wispelturige beleid. Nu 30 leden van zijn eigen Conservatieve partij en 9 van zijn coalitiegenoot de Liberalen met de oppositie hebben meegestemd, lijkt zijn positie te wankelen.

'Netanyahu wacht af en doet niets'

De situatie voor Israël wordt er door deze ontwikkelingen bepaald niet beter op. Premier Benyamin Netanyahu karakteriseert zijn politieke koers doorgaans als 'verantwoordelijk en gebalanceerd'. In de praktijk betekent dit echter hoofdzakelijk afwachten, uitstellen en niets doen. Ondertussen heeft de islamitische terreurbeweging Hezbollah in Libanon een arsenaal van vele tienduizenden raketten opgebouwd, en herhalen hun bazen in Teheran, die op topsnelheid doorwerken aan kernwapens, wekelijks dat Israël moet worden vernietigd.

Massale oorlog tegen Israël dichterbij

Het verdwijnen van Moslim-Broederschap president Morsi en het verlies van de Britse steun voor de aanval op Syrië is een enorme opsteker voor Iran en Hezbollah, die de invloed van de VS in heel het Midden Oosten, inclusief in Israël, snel zien afnemen. Bovendien wordt de bewering van de regering in Jeruzalem dat ze niet betrokken is bij de Syrische burgeroorlog door niemand geloofd. Dit zou er op niet al te lange termijn toe kunnen leiden dat Israëls vele vijanden zich aaneensluiten en hun dreigementen de Joodse staat voor eens en altijd te vernietigen zullen proberen waar te maken.

 

Xander

(1) DEBKA

lundi, 02 septembre 2013

Marche pour la Syrie

Les Etats-Unis et leurs alliés – La «souveraineté limitée» selon la doctrine de Brejnev

Les Etats-Unis et leurs alliés – La «souveraineté limitée» selon la doctrine de Brejnev

par Willy Wimmer*

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

Les révélations de Snowden sont un éclairage sous les feux des projecteurs: notre pays n’est pas, pour les Etats-Unis, un partenaire, mais est considéré comme un repaire de terroristes.

Il faudra se rappeler du visage ouvert et, somme toute, sympathique, d’Edward Snowden. Qui donc a réussi à lancer par la presse, une pareille bombe médiatique, à partir d’un refuge à Hong Kong, obligeant le président américain à chercher des explications concernant la situation réelle des libertés individuelles et des questions de sécurité dans son pays? Si ce n’était pas aussi sérieux, on dirait, bravo, bien joué. Mais de tels mots restent en travers dans la gorge, tant tout cela n’est pas crédible. Il se trouve que quelqu’un veut défendre les libertés individuelles et les droits civiques fondamentaux et se voit obligé de fuir – où? – en Chine.


D’un seul coup – comme en 1987, l’aviateur Mathias Rust, en survolant le Kremlin – le jeune Snowden a arraché le masque cachant le visage de sa patrie. On est loin de cette représentation des Etats-Unis, symbole de la démocratie et des valeurs étatiques fondamentales. La Chine n’est pas particulièrement connue comme Preaceptor Libertatis, la Fédération de Russie non plus d’ailleurs. Et pourtant, la Russie se présente, depuis un certain temps, comme courageuse représentante des droits humains. Autrement dit, on reprend aux Etats-Unis et à l’Occident ce droit qu’on croyait inaliénable de représenter ces valeurs. On n’a pas oublié que, déjà, lors de la guerre de 1999, la République fédérale de Yougoslavie, en violation du droit international, fut sacrifiée au nom des intérêts particuliers des Américains. Et maintenant cela! Les dirigeants chinois n’ont pas été hissés au gouvernement selon les règles qui nous sont chères. Mais cela ne signifie pas qu’ils n’évaluent pas soigneusement les intérêts de leur pays. Ils l’ont certainement aussi fait lorsqu’ils ont laissé la voie libre à ce jeune homme de se rendre à Moscou. C’est ainsi qu’ils ont créé des conditions propices pour que le ballon placé devant leurs pieds par le jeune Américain et les Etats-Unis vacillants, reste en l’air.


La rage de tout contrôler, qu’Edward Snowden avait décelée au sein de la National Security Agency (NSA) et chez ses clients, n’aurait pu être découverte à un moment aussi pire. Ce qu’il avait à dire concernait surtout l’Allemagne, ce sont nous, les Allemands qui se trouvent dans la ligne de mire de l’Etat fouineur américain. Il y a de quoi se frotter les yeux, car – indépendamment des guerres menées en violation du droit international – on se sent plutôt comme un allié des Etats-Unis et non pas comme un repaire du terrorisme international. Ce fut un magnifique signal, envoyé juste avant la visite à Berlin du président Obama. Mais la suite fut pire: nous sommes l’objectif officiellement déclaré de la surveillance totale, en commun avec nos amis européens, et pourtant nous nous trouvons dans une situation pour le moins singulière. La clause des Etats ennemis de la Charte des Nations Unies reste d’actualité dans la centrale de la NSA à Fort Meade.


A Berlin, la cloche de la liberté se trouve dans l’Hôtel de Ville de Schöneberg. Il ne s’agit pas seulement d’un cadeau généreux des Etats-Unis à l’Allemagne vaincue. Avec l’inscription «Ce monde doit renaître avec l’aide de Dieu vers une nouvelle liberté», elle représente aujourd’hui encore un leitmotiv démocratique pour notre pays. Ainsi on perd un peu de vue que depuis la réunification, il y a en Allemagne environ 2000 collaborateurs de la CIA pour couvrir tout le pays et analyser quelles prises d’influence on pourrait encore développer. Etant donné qu’à Washington chacun, tant au département d’Etat que dans les offices fiscaux, possède son propre système d’espionnage, Berlin peut facilement évaluer le nombre d’espions d’un pays ami se trouvant dans le pays. Et on ne compte pas les anciens collaborateurs de la Stasi et du service de sécurité de l’Etat qui ont été embauchés dès l’effondrement de la RDA, les recruteurs n’hésitant pas à faire du porte à porte avec leurs listes dans certains quartiers berlinois.


Le président Obama est reparti. Lui, qui est tant apprécié en Allemagne, continue son chemin pour visiter tout autour du globe, outre Guantanamo, encore d’autres pénitenciers. Peut-être que notre président allemand se souvient avec gratitude des larmes versées lorsque retentit l’hymne américain devant le château de Bellevue et de ses paroles conciliantes concernant la surveillance d’un ami par un ami. Néanmoins, il serait utile que quelqu’un s’assure à la mairie de Schöneberg que la fameuse cloche de la liberté ne se soit pas fêlée, car trop c’est trop.


L’énorme secousse causée par Monsieur Snowden, ne doit pas occulter le fait que nous n’avons pas de raisons d’être surpris. Il y a quelques années déjà, nous nous préoccupions de la problématique d’Echelon. Il apparut alors qu’une conséquence directe de la Seconde Guerre mondiale reposait sur le fait que la coalition des vainqueurs anglo-saxons, non seulement, conserva sa coopération SIGINT [Signals Intelligence] – c’est-à-dire la surveillance des signaux électromagnétiques et de toute communication électronique – mais la développa à l’infini. Nos amis londoniens ont repris la tâche d’intercepter à l’aide de stations d’écoute le trafic de courriels de l’Europe entière, y compris dans le but d’exercer un espionnage de transférer ces données immédiatement aux Etats-Unis. De ce fait apparaît, ce que l’on constate depuis des décennies en Europe, mais aussi en Allemagne: les installations étatiques allemandes sont soumises au contrôle parlementaire et doivent respecter les lois du pays. Les amis américains accordent, bien sûr de façon tout à fait désintéressée, une participation aux résultats des écoutes à certains organes de l’Etat allemand, qui eux-mêmes n’obtiendraient jamais de permission pour de telles activités de la part de leur gouvernement ou du Bundestag. Ce n’est pas précisément le procédé pour se créer des amis, c’est plutôt un comportement qui fait exploser l’ordre étatique. Il y a suffisamment d’exemples pour qu’on en vienne à s’interroger sur l’attention excessive accordée par certaines installations étatiques en Allemagne à un gouvernement parallèle sis à Washington …
De toute façon et cela depuis bien avant la dénonciation des aspirateurs de données de la NSA, on peut se demander si, dans la relation entre les Etats-Unis et leurs alliés, on n’a pas plutôt affaire à un système de «souveraineté limitée» selon le modèle de la doctrine de Brejnev. Des prescriptions financières de Bâle-II en passant par le statut de la Cour pénale internationale de La Haye et le pénitencier de Guantanamo, jusqu’au droit, soi-disant tout naturel, des Etats-Unis de mener des «guerres sur demande» [«Wars on Demand»], en violation de la charte des Nations Unies, il y a une longue chaîne d’exemples prouvant que les Etats-Unis se sont arrogés le droit de se placer au dessus du droit international. Alors qu’il est scrupuleusement observable que nous autres Européens respectons les sévères prescriptions de capital propres aux entreprises et aux instituts financiers (Bâle-II et prochainement Bâle-III) – les Etats-Unis, eux, les prennent à la légère. En matière de politique financière on ne découvre aucune de ses cartes et on ridiculise autrui. Quant à la Cour pénale internationale de La Haye, les Etats-Unis ont imposé leur système juridique afin de tenir l’Europe en laisse. Mais pour eux-mêmes, ils s’attribuent le droit d’attaquer d’autres pays si jamais ceux-ci se permettaient de faire comparaître des soldats américains devant les tribunaux pour crimes de guerre. On en aura pris connaissance, et pas seulement aux Pays-Bas.


Selon les révélations de Snowden concernant Prism, c’est la gigantesque industrie américaine active dans le domaine des données électroniques qui sert de véhicule pour imposer cette «souveraineté limitée». La porte d’entrée pour l’érosion du système juridique européen dans le domaine des droits civiques et des libertés individuelles se trouve en Irlande, qui est, à part cela, un pays tout à fait sympathique. L’Irlande laisse agir librement les multinationales spécialisées dans l’électronique – et voilà que nos droits et l’ordre juridique les protégeant, se volatilisent. C’est ainsi que la voie est toute grande ouverte aux immenses entreprises américaines d’avocats et qu’il ne reste aux Européens, de leur ordre juridique, pas même ce que les Indiens, dans l’empire britannique, pouvaient considérer comme leur propre droit [«home rule»]. Voilà les conditions dans lesquelles l’Europe aborde les négociations pour l’Accord de libre-échange transatlantique, qui se sera transformé en un Accord colonial transatlantique avant même que les négociations aient débutées.


A Washington, on avait – déjà du temps du président Clinton, lors de la mise en place des fondements du nouvel ordre mondial américain et du déclenchement de guerres, l’une après l’autre – réfléchi au rôle de l’économie américaine dans le monde. Les secteurs industriels dans lesquels les entreprises américaines devaient être prépondérantes furent définis. On peut en voir les résultats aujourd’hui et tirer son chapeau à ces planificateurs. Ils sont allés loin! L’accord de libre-échange a-t-il pour but de continuer à développer cette position? Les industries européennes doivent-elles subir le même sort que celui imposé par les multinationales de la communication électronique? Ne parlera-t-on plus qu’américain? Comment le gouvernement européen moyen, comment la Commission européenne, conçoivent-ils les négociations avec les Etats-Unis, alors que les positions européennes seront connues à la NSA à Fort Meade dans le Maryland avant même que les textes aient été terminés dans leurs ordinateurs portables? Lorsqu’on connaît le «Situation Room» de Fort Meade, on sait une chose: à Berlin et à Bruxelles on ne traverse pas la route lorsque le feu est au rouge sans que le visage du malfaiteur apparaisse sur les écrans du «Situation Room».    •

Première parution in: Compact 08/2013 (www.compact-magazin.com)

(Traduction Horizons et débats)

* Willy Wimmer, né en 1943, adhéra à la CDU en 1958 et fut député au Bundestag allemand de 1976 à 2009. De 1988 à 1992, il fut en tant que secrétaire d’Etat à la défense membre du gouvernement fédéral.

dimanche, 01 septembre 2013

Entretien avec Tracy Chamoun

Tracy Chamoun: “L'extrémisme islamiste existe aussi chez vous, dans les pays occidentaux"

Entretien recueilli par

Frédéric Pons


Ex: http://www.valeursactuelles.com

cham.jpegInterview. Héritière d’une grande famille politique maronite brisée par la guerre civile, Tracy Chamoun déplore l’aveuglement euro-américain. Rencontre sur fond de crise syrienne. Son grand-père, Camille Chamoun, fut président de la République libanaise de 1952 à 1958.


Lire aussi:
> Syrie : des experts de l’ONU attaqués
> Quand la chimie fait la guerre
> La vérité sur les armes chimiques en Syrie

> Syrie: les options du Pentagone


Son père, Dany, fut assassiné, en octobre 1990, avec sa femme et deux de ses jeunes enfants, par d’autres chrétiens. Alors âgée de 30 ans, résidant à l’étranger, Tracy échappa au massacre. Elle en tira un premier livre passionné et déchirant, Au nom du père (JCLattès, 1992). Son nouvel ouvrage, le Sang de la paix, se veut plus serein, porteur de valeurs pour l’avenir du Liban, tout en rappelant les responsabilités libanaises ou étrangères dans le sort de son pays. Elle est particulièrement sévère pour le chrétien Samir Geagea, le chef des Forces libanaises, et pour le clan sunnite Hariri. On peut ne pas partager toutes ses colères, on peut réfuter telle ou telle de ses analyses, mais ses épreuves, son courage et sa force de conviction font de Tracy Chamoun, 53 ans, une voix qui porte. Il faut savoir l’écouter.

Que représente votre engagement ?

J’ai un héritage politique à assumer, pour sauvegarder la démocratie et la liberté au Liban. Mes valeurs sont celles de la tradition libérale de ma famille : le non-confessionnalisme, l’égalité, la diversité, la défense de cette passerelle unique que représente le Liban entre l’Orient et l’Occident.

Que signifie être libéral-démocrate au Liban ?

Aujourd’hui, pas grand-chose. On nous vole nos droits démocratiques en nous privant d’élections législatives sous de faux prétextes. On nous prive d’une loi électorale qui favoriserait la représentation des différentes communautés. Ils amendent la Constitution comme bon leur semble pour proroger les mandats de nos hauts fonctionnaires d’une façon inconstitutionnelle.

Pourquoi le camp chrétien est-il encore si divisé ?

Il a été délibérément divisé. Faire sortir Samir Geagea de prison, en 2005, fut un choix politique. Il avait été arrêté en 1994, condamné à mort puis à la prison à vie pour avoir commis des crimes contre sa propre communauté, ce qui divisa et affaiblit les chrétiens, en vue de contrer le général Aoun.

Pouvez-vous pardonner aux chrétiens qui vous ont fait tant de mal ?

Les chrétiens ne m’ont fait aucun mal. Certains chefs chrétiens, oui, en particulier Samir Geagea, lorsqu’il commandita l’assassinat de ma famille.

Comprenez-vous l’alliance entre le général Aoun et le Hezbollah chiite ?

L’alliance entre chrétiens et chiites date de l’époque de mon grand-père. Il en fut même l’instigateur. Elle devait préserver ces communautés. L’étiquette terroriste est une qualification occidentale qui sert des intérêts politiques régionaux, mais le Hezbollah est un parti politique qui représente un très grand nombre de chiites.

Le Liban peut-il s’apaiser avec ce parti qui conserve sa milice armée ?

La résistance est une composante essentielle de la défense du pays contre les agressions successives d’Israël. Tant que nous n’avons pas une armée forte, on ne pourra pas se passer de la résistance armée du Hezbollah. Son désarmement devra se faire dans un contexte plus large de dialogue national, sous l’autorité de l’État libanais.

Comment évaluez-vous la crise en Syrie ?

Les intérêts de la communauté chrétienne du Liban sont intimement liés à la survie du régime de Bachar al-Assad. Il représente la seule option laïque face à la poussée de l’extrémisme islamiste et djihadiste. Nous avons combattu les Syriens lorsqu’ils occupaient notre pays, mais ils sont partis. Nous savons que la survie de notre communauté dépend de nos alliances avec toutes les minorités dans la région.

Pourquoi dites-vous que l’avenir de l’Occident se joue au Liban ?

Parce que la formule de coexistence au Liban est aussi une référence de base pour la survie des communautés occidentales. L’extrémisme islamiste qui émerge du conflit syrien existe aussi chez vous, dans les pays occidentaux, dont la France, qui alimentent ce conflit en hommes. Le risque est de voir cet extrémisme revenir chez vous, dans vos pays.

Que dire aux amis du Liban qui désespèrent du pays du Cèdre ?

Réveillez-vous !

Le Sang de la paix, de Tracy Chamoun, JCLattès, 200 pages, 19 €.

Robert Stark Interviews Manuel Ochsenreiter About Syrian Civil War

Robert Stark Interviews Manuel Ochsenreiter About Syrian Civil War

Las potencias occidentales… ¡a favor de Al-Qaida!

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Las potencias occidentales…

¡a favor de Al-Qaida y contra Siria!

¡Ya estamos!

 
 


Obama, Cameron, Hollande y sus compinches, que son integristas cristianos, se empecinan en aupar el integrismo musulmán -los rebeldes sirios son, mayormente, partisanos de Al-Qaida-.

FERNANDO SÁNCHEZ DRAGÓ

Ex: http://www.elmanifiesto.com

Otra vez tambores de guerra, y son siempre los mismos quienes los percuten. Decía Roger Garaudy que "Occidente es un accidente mortal para la humanidad".
Llamo Occidente a la totalidad del territorio sometido a las tres religiones monoteístas. La línea divisoria entre el Este y el Oeste es la frontera de Paquistán con la India. Lo que aquí llamamos Oriente Próximo y Oriente Medio es en realidad Extremo Occidente.
Hurguen en las hemerotecas... Todas las guerras mayores de los últimos veinte años han sido desencadenadas por la OTAN, la Unión Europea y el Pentágono con o sin la anuencia de la ONU. A saber: las dos de Iraq, la de la extinta Yugoslavia, la de Afganistán, la de Libia y ahora, si el sentido común no lo impide, la de Siria.
¿Se me olvida alguna?
Las de Chechenia y Georgia fueron escaramuzas de corta duración. La del Líbano, que ya cesó, pero cuyo rescoldo se reaviva ahora, es secuela de la que desde hace casi mil años incendia los campos de Palestina.
Judíos, moros y cristianos... Monoteístas. Siempre va ese sonsonete al trigo.
El belicoso Obama titubea entre dos opciones: la de estar con el oído atento, como los sioux en sus praderas, a lo que le dice la opinión pública de su país, mayoritariamente opuesta a intervenir en Siria, y la de obedecer a quienes manejan las grandes corporaciones mercantiles y saben (o creen saber) que las guerras reactivan la economía, ayudan a superar las crisis económicas y garantizan el suministro de gas e hidrocarburos. Es la última de esas tres razones la que convierte en escenario habitual de casi todas las guerras el Extremo Occidente. "Agua del infierno" llamaban en la Edad Media al petróleo. Razón llevaban.
Hipocresía de las armas químicas... Éstas son, sin duda, un espanto, un horror, pero ¿no son horrores y espantos los misiles, los bombardeos, los obuses, los lanzallamas, las minas antipersona, los disparos de kalasnikof, las ráfagas de ametralladora e incluso, si me apuran, las bayonetas?
Tuvimos ocasión de comprobarlo en la segunda guerra de Iraq: lo de las armas químicas era sólo una coartada aparentemente moral para justificar una agresión que ponía en grave riesgo, a mayor gloria de los intereses de los poderosos, la seguridad del mundo.
¿Hay acaso, en toda la historia de éste, una sola guerra cuyos responsables no hayan sostenido que la desencadenaban en nombre de la paz, de la justicia y de todos esos hermosos conceptos por ellos desposeídos de su significado?
Seguimos en las mismas... Obama, Cameron, Hollande y sus compinches, que son integristas cristianos, se empecinan en aupar el integrismo musulmán -los rebeldes sirios son, mayormente, partisanos de Al-Qaida- y en romper el frágil equilibrio de una zona cuya desestabilización (Rusia, Irán y China no van a comulgar con ruedas de molino) podría llevarnos a la tercera guerra mundial.
Que Yavé, Cristo y Alá, si es que existen, los fulminen. Y si no existen, también.
© Elmundo.es

samedi, 31 août 2013

What the Arab Spring Tells Us About the Future of Social Media in Revolutionary Movements 1

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What the Arab Spring Tells Us About the Future of Social Media in Revolutionary Movements 1

 

By Richard A. Lindsey

Ex: http://attackthesystem.com

 

Introduction

 

The Arab Spring spawned a series of revolutionary movements that are unique in that they utilized social media as an effective means to spread information and promote insurgent agendas. This revelation deserves consideration in all future discussions of revolutions and the concepts of ideology, narrative, momentum and unifying motivations. The Arab Spring uprisings are the first collective movements of their kind in the Middle East after the internet and social media revolutions of the late 20th/early 21st centuries, and tactics, techniques and procedures utilized by resistance populations during the Arab Spring may affect future movements. The factors of social media affecting public opinion and international support, rapid dissemination of news, widespread messaging, and the ability of the individual to spread information globally are relatively new phenomena during revolutions. Likewise, regimes and counter-insurgents can implement social media to meet their own agendas in never before seen ways. That the future of revolutionary movements in globalized societies will involve social media is assured, but the degree to which it will is yet to be determined.

 

Phases of Insurgency

 

Before discussing how social media affected the Arab Spring and will affect future revolutionary movements, first it is important to identify how revolutions are phased. There comes a point in any insurgency where it must move beyond the reach of social media, and tangible gains must be made on the ground – positions occupied, personalities deposed, systems replaced, logistics realized, and governments overthrown. Messaging, information, ideology and narrative are only an aspect of a successful insurgency, albeit a truly necessary aspect.

 

U.S. Army Special Forces doctrine identifies three phases of insurgencies: the Latent/Incipient Phase, followed by Guerrilla Warfare, and finally a War of Movement.[i] Drawn from the writings of Mao Tse-Tung, this doctrine admits that although “successful insurgencies pass through common phases of development…not all insurgencies experience every phase…[and] the same insurgent movement may be in different phases in separate [locations].”[ii] The first phase, Latent or Incipient, offers the greatest opportunities for social media as an organizing tool and informational vehicle. During this phase, leadership or organizers of resistance movements must recruit, spread ideology, establish cellular intelligence networks, and develop sources for external support. Social media offers a conduit for communication, and facilitates these activities. Social media cannot conduct the attacks and sabotage, establish the administrations and organizations, or advance the social and economic development that is crucial to the latter phases of an insurgency. As Barrie Axford says in “Talk About a Social Revolution: Social Media and the MENA Uprisings,” “[t]he digital public sphere, if such it is, may increase the number and range of participants but, in terms of outcomes, it could still be argued that bombs, guns, and Apache attack helicopters tip insurrections and win revolutions.”[iii]

 

Nevertheless, the mobilization of ideas and people is a consistent requirement throughout, and clandestine communication can be enhanced with social media. As has been seen in Syria, social media offers a medium for obtaining international sympathy and support for a cause. Propaganda, one of the rebels’ greatest tools, is made easier and more efficient by technology. Furthermore, recruiting new insurgents, traditionally one of the more difficult tasks of an insurgency, is made much easier by social media. As Steven Metz observes in “The Internet, New Media, and the Evolution of Insurgency,” it “takes a special person to become an insurgent, to undertake the per­sonal danger and hardship it entails…[and] finding those rare people was difficult…[but] the Internet and new media greatly increase the ability of insurgents to find the type of recruits they are seeking.”[iv] With the creativity of its users as its major limitation, social media will likely play a larger role in future revolutionary movements for both insurgents and counterinsurgents alike.

 

Information as a Weapon

 

“If you want to liberate [a people], give them the Internet.” – Wael Ghonim, Egyptian Activist[v]

 

The difference between an insurgent, revolutionary, disenfranchised citizen, or terrorist is simply a matter of perspective. Bashar al-Assad would like the world to see the Syrian rebels as terrorists. They would like the world to see al-Assad’s regime as oppressive, criminal and inhumane. Whereas the Syrian regime attempted to control traditional media and frame its message through press conferences, rebels used YouTube and social media to provide real-time footage of the conflict, portraying the regime in a negative light. Axford notes that “[t]he ‘spin’ on images relayed to the outside world by amateur clips sent via cell phone or posted on Facebook became that of innocent civilians gunned down by marauding troops, not desperate times for the forces of law and order.”[vi] Amateur video showed rebels across the region the location of Syrian Army Republican Guard convoys, air assets and checkpoints. The process of information collection and processing known to the U.S. military as Intelligence Preparation of the Battlefield, which is normally conducted by thorough research and includes the mapping of threat composition and disposition, was achieved for the rebels via compiling scores of amateur videos uploaded by hand-held devices. It is this enriched content that makes YouTube one of the most explosive forms of social media, as there is a vast difference in sometime saying what is happening via Twitter or telling you how they feel about it via Facebook and them actually showing you via video. In Syria, disabling the cell network to counter this reality would only play into the rebels hands, but it was this cell network that was being used so effectively against the regime. Thus is the conundrum that social media places into the hands of oppressive or authoritarian regimes. Information has always been a weapon, but now its accessibility and usability is reaching into never before seen realms.

 

In 2012, Alex Choudhary and others compiled hundreds of thousands of tweets concerning Egypt during its 2011 revolution to analyze what “trended,” why it trended, and what the pulse of the nation was. They noted that, overall, “[t]he discussion was marked by strong negative sentiment less cohesive than for other types of Twitter topics,” but that inspirational stories (human interest) constituted over 15% of tweets and general news covered up to 65%.[vii] An overall picture of the Twitter scene in Egypt shows that (a) the population was disenfranchised, (b) they were thirsty for updates on events, and (c) they still cared about personal-level stories during the revolution. Negative tweets about Mubarak’s government, tweets about personal hardship, and tweets about events affecting each dominated Egypt in 2011. Over 5 million Egyptians were on Facebook at the start of the revolution, and the page “We Are All Khaled Said” is credited with aiding youth movements in organizing and facilitating messaging and outreach to other populations, including the 18-day occupation of Tahrir Square.[viii] Statistically, according to Emma Hall, Facebook users in Egypt rose from 450,000 to 3 million in the six months following the revolution, and now stand at 5 million.[ix] In Egypt, the role social media played in the most recent revolution may be dwarfed by the role it plays in the next one, as the population appears to be embracing digital technology.

 

Information can take many weaponized forms, but for the revolutionary simply spreading the occurrence of true events may be advantageous. In both Syria and Egypt, government forces activities directed at population and resources control measures (PRCM) played into revolutionary hands and legitimized the narrative and ideology of the partisans, insurgents, opposition and rebels of those nations. The modern, globalized world is also information-starved, and social media has adapted to this reality. In 2009, Twitter changed its prompt from “what are you doing?” to “what’s happening?” and, as Blake Hounshell says, “[o]ne of the fastest ways to tell whether someone’s not worth following is if they’re still answering that first question.”[x]

 

Another weaponized form of information is propaganda, which stands counter to real-time events in that propaganda may or may not be true. Technology, globalization and social media have altered the propaganda landscape permanently. Dennis Murphy and James White note that:

 

The historical use of information as power was primarily limited to nation-states. Today a blogger can impact an election, an Internet posting can recruit a terrorist, and an audiotape can incite fear in the strongest of nation-states, all with little capital investment and certainly without the baggage of bureaucratic rules, national values (truthful messaging), or oversight.[xi]

 

What social media has done, or at least helped, is to weaponize information down to the individual level. Whether social media facilitates information as a weapon in the form of truth or propaganda for the revolutionary, or terrorist, again is subject to a combination of perspective and reality. What is not up for debate is the access to the world that social media has provided to the individual, and vice versa.

 

Limitations of Social Media in Insurgencies

 

“More than a million people have joined a Facebook page of the Save Darfur Coalition, but few among them have taken any additional action to help those in Sudan.” Tweeting Toward Freedom, Wilson Quarterly[xii]

 

As discussed before, social media cannot replace the physical actions required for successful revolutions, especially in the latter Guerrilla Warfare and War of Movement phases where social institutions require decisive alterations, violence may be necessary, and job titles must change. Daniel Schorr puts it well in his article “Iran’s Twitter Revolution,” saying “[p]erhaps one should not exaggerate the effects of the cyberspace battle in Iran…[t]he beleaguered regime still has the instruments of repression, the guns and the truncheons.”[xiii] Furthermore, social media holds minimal utility during the transition phase of an insurgency into a government. As Jon Alterman notes, “[s]ocial media are not evidently helpful in facilitating political bargaining in constitution-writing processes, and social media have only played a limited role in helping form new political parties.”[xiv]

 

But, social media also has its limitations in the first phases of social movements and revolutions, through a phenomenon Malcolm Gladwell calls “weak ties,” or in other words, the kind of ties that individuals share via social media, as opposed to strong ties characteristic of personal relationships.[xv] Gladwell proposes that weak ties do not lead to high-risk activism, and offers the Civil Rights Movement as an example, saying that activists during the Civil Rights Movement were not participating due to shared ideology, but instead due to a personal connection to the movement, through a friend or number of friends.[xvi] On the other hand, Gladwell notes, “Facebook activism succeeds not by motivating people to make a real sacrifice but by motivating them to do the things that people do when they are not motivated enough to make a real sacrifice,” such as donate an average of 9 cents per person to the Save Darfur campaign.[xvii]

 

This argument offers an interesting counter to the social media proponents – the more high-risk a revolution becomes, the less useful social media will be. For example, Facebook may be enough to sway a representative to vote a particular way on an issue, but not enough to force that representative to resign. Assuming personal risk will first require the prerequisite of a personal investment of some sort, and traditional relationships are the most efficient mechanism through which these ties are realized.

 

Another limitation of social media, along the same lines, is a gap in the level of participation of social media users. One million likes on a Facebook page does not translate into one million mobilized volunteers, or even one million people who agree with the cause of the host. As Blake Hounshell notes, “I’ve also been tweeting about the Arab revolutions, pretty much day and night. Does that make me a revolutionary? Not at all. Despite all the sweeping talk about it, Twitter isn’t the maker of political revolutions.”[xviii] While the Tahrir Square occupation was made possible by Facebook, how many users liked the page or indicated they would be there and then did not show up? Such data may not be possible to calculate, but the gaps between weak ties and high-risk activism and the level of participation in a social movement do exist, and they are a weakness to social media’s application in support of an insurgency.

 

Although trends seem to indicate that more and more individuals will use social media as time passes, there is still the question of exactly how many people utilize social media now. In the Middle East, the images of youthful protesters “taking to the streets” with cell phones in hand and terms such as “the Twitter Revolution” tend to mask the facts that indicate that the Middle East is, in fact, not really using social media. According to the White Canvas Group, who presented to us at Fort Campbell a series of statistics on social media usage, Kuwait has the highest usage rate for Twitter in the Middle East – at 8.13%.[xix] The numbers for the Arab Spring countries are even more alarming: Egypt 0.26%, Tunis 0.10%, Libya 0.07% and Yemen 0.02%.[xx] Ironically, the same presentation claimed that in Libya (where revolution succeeded), Twitter participation decreased by 9.37% during the revolution, as compared to Syria (where revolution has not yet been successful), where Twitter participation has increased by 40.18% throughout. Also, Alterman notes that up to 70% of Egyptians have access to satellite television, meaning that television programs such as Al Jazeera, a 20th century source of information and propaganda, were likely a more important player in the revolution than social media.[xxi]

 

Another limitation of social media in insurgencies is the dynamic of leadership and the internal heading of an insurgency, revolution or social movement. As Metz notes, “[t]he early stages of most insurgencies involve as great an internal struggle as an external one.”[xxii] Thus, what appears to be a strength of social media, the involvement of a multitude of users at the individual level, also presents quite the conundrum – who is in charge? When over 100,000 people of Facebook organize a march into Tahrir Square, what is the overarching theme of the march, is the message unified, what is the most crucial goal that must be accomplished, and how can that march be parlayed into a successful revolutionary act? In societies where internet usage is low, the users are likely to be the natural leaders in that society, or what James DeFronzo calls the “dissident elite.”[xxiii] This may mitigate this limitation to some extent. But, leaderless organization at the lowest levels creates mass movements instead of focused movements, limiting gains of revolutionary activities and providing regimes with more response options and potentially less disastrous consequences. For example, a mass protest may be settled with government concessions, provided that the regime does not retaliate on protestors. Such an event would play into the hands of the regime, which would gain legitimacy in the minds of its constituents – exactly what the revolutionary does not want to happen. At no point during the so-called “Million Man March” in 1995 was the United States government in danger of losing control of its status, despite a mass number of individuals participating in public discourse.

 

Conclusion

 

The Arab Spring ushered in a new age in revolutionary movements, as it was the first string of such movements to incorporate social media in achieving its goals. Insurgencies require development through phases to be successful, and by design social media offers more benefits to insurgencies during the initial phases via facilitation of recruiting, mobilization and informational warfare. Enriched content, such as YouTube, is likely to be the most valuable form of social media to the insurgent in the future, and such content may aid insurgents in generating the international support necessary for their cause to succeed. In societies where social media usage is higher than in the Middle East, different benefits of user-generated content and social networking tools may present themselves.

 

However, social media relies on “weak links,” and historically these weak links do not manifest themselves into high-risk activism. Social media alone does not require, or even encourage, useful involvement in an insurgency or result in any tangible efficacy of insurgent-oriented activities. Social media can only facilitate, not create, the leadership that is necessary for insurgencies to survive and succeed. Ground-level, person-to-person organizing and mobilization, with some level of personal investment being necessary, is still the key contributor to the successful mobilization of insurgent populations. It is also difficult to separate the useful participants of an insurgency from the bystanders via social media alone. As the world continues to globalize and social media usage continues to increase, insurgencies may find new uses for it throughout each of the phases. But, for the time being, the Arab Spring indicates that the environment in which the uprisings occurred affected the outcome of the revolutions more so than social media did.

 

References

 

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White Canvas Group, “Strategic Seminar in Social Media.” June 11, 2013, Fort Campbell, KY.

 

End Notes

 

[i] TC 18-01. Special Forces Unconventional Warfare. Headquarters, Department of the Army, January 2011, Chapters 2-21 – 2-29.

 

[ii] Ibid. Chapter 2-19.

 

[iii] Axford, Barrie. “Talk About a Revolution: Social Media and the MENA Uprisings.” Globalizations, Vol. 8, No. 5 (October 2011), 682.

 

[iv] Metz, Steven. “The Internet, New Media, and the Evolution of Insurgency.” Parameters, August (2012), 84.

 

[v] Lagerfeld, Steven ed. “Tweeting Toward Freedom.” Wilson Quarterly, Vol. 35, No. 2 (2011), 1.

 

[vi] Axford, Barrie. “Talk About a Revolution: Social Media and the MENA Uprisings.” Globalizations, Vol. 8, No. 5 (October 2011), 683.

 

[vii] Choudhary, Alex, William Hendrix, Kathy Lee, Diana Palsetia and Wei-Keng Liao. “Social Media Evolution of the Egyptian Revolution.” Communications of the ACM, Vol. 55, No. 5 (May 2012), 78-80.

 

[viii] Gaworecki, Mike. “Social Media: Organizing Tool and a ‘Space of Liberty’ in Post-Revolution Egypt?” Social Policy, Vol. 41, No. 4 (2011), 66.

 

[ix] Hall, Emma. “Year After Arab Spring, Digital, Social Media Shape Region’s Rebirth.” Advertising Age, Vol. 83, No. 24 (2012), 10

 

[x] Hounshell, Blake. “The Revolution Will Be Tweeted.” Foreign Policy, Issue 187 (2011).

 

[xi] Murphy, Dennis M. and James F. White. “Propaganda: Can a Word Decide a War?” Parameters, Autumn (2007), 23.

 

[xii] Lagerfeld, Steven ed. “Tweeting Toward Freedom.” Wilson Quarterly, Vol. 35, No. 2 (2011).

 

[xiii] Schorr, Daniel. “Iran’s Twitter Revolution.” New Leader, Vol. 92, No. 3/4 (2009),5.

 

[xiv] Alterman, Jon B. “The Revolution Will Not Be Tweeted.” Washington Quarterly, Vol. 34, No. 4 (2011), 104.

 

[xv] Gladwell, Malcolm, “Small Change: Why the Revolution will not be Tweeted,” The New Yorker, October 4, 2010.

 

[xvi] Ibid.

 

[xvii] Ibid.

 

[xviii] Hounshell, Blake. “The Revolution Will Be Tweeted.” Foreign Policy, Issue 187 (2011).

 

[xix] White Canvas Group, “Strategic Seminar in Social Media.” June 11, 2013, Fort Campbell, KY.

 

[xx] Ibid.

 

[xxi] Alterman, Jon B. “The Revolution Will Not Be Tweeted.” Washington Quarterly, Vol. 34, No. 4 (2011), 111.

 

[xxii] Metz, Steven. “The Internet, New Media, and the Evolution of Insurgency.” Parameters, August (2012), 85.

 

[xxiii] DeFronzo, James. Revolutions and Revolutionary Movements. Boulder: Westview Press, 2011 (4th Edition, Nook version), 26.

 

About the Author

Richard A. Lindsey is an assistant detachment commander in 5th Special Forces Group (Airborne), Fort Campbell, Kentucky, where he has served for the last seven years.